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lundi 17 août 2020

la tannerie Jehannin - Bécherel Musée de l'outil et des métiers Tinténiac

La tannerie Jehannin - Bécherel Musée de l'outil et des métiers Tinténiac


Le bourrelier, le cordonnier, le maroquinier pour réaliser leurs productions utilisent du cuir.
Le métier de tanneur consiste à transformer la peau d’animaux qui est au départ une matière putrescible, en cuir, qui est une matière vivante mais rendue imputrescible. 

Musée de l'outil -collecte et vente d'avril 1956 Xavier Jehannin
photo JM Bergougniou

C'est par un décret du 13 novembre 1806 que Napoléon crée des abattoirs à Paris. Les peaux à traiter sont collectées par les tanneurs. 

On peut traiter la peau de nombreux animaux pour en faire du cuir, comme celle des bovins, des ovins, des caprins, des porcins.



Le tannage consiste à retirer les poils et chairs à l’aide d’opérations chimiques et mécaniques à l'aide de machines.



Musée de l'outil -cuirs
photo JM Bergougniou

Il faut classer les peaux brutes à l’abattoir, au salage, chez le négociant et également à leur arrivée en tannerie. 
La sélection des peaux se fait en fonction de leur qualité et de leur utilisation à terme, par force (épaisseur) et par choix (qualité/côtes).

La tannerie est toujours située sur un point d'eau, ruisseau ou mare, ici c'est au bord du ruisseau de la Cocheriais. Le travail est souvent considéré comme insalubre, le traitement des peaux produit des émanations souvent difficilement supportables.
Les bureaux et les locaux commerciaux se trouvaient dans le bourg à côté de l'église

Musée de l'outil -cachet humide Bernard Jehannin Tannage sur une pièce de cuir
photo JM Bergougniou
Le musée de l'outil détient des pièces de cuir estampillées Jehannin à Bécherel.


Bécherel la tannerie - cadastre



De source orale, la tannerie Jehannin aurait été fondée en 1806. Elle est mentionnée à cette date dans les matrices cadastrales. 


Bécherel la tannerie devenue entrepôt frigorifique source  patrimoine BZH


En 1909, il est fait mention d'une fabrique de galoches annexée à la tannerie. L'établissement cesse de fonctionner autour de 1950. Dans les années 1960-1970, le site est utilisé pour l'installation d'entrepôts frigorifiques. 


Bécherel la tannerie devenue entrepôt frigorifique source  patrimoine BZH


Il est délimité par un enclos en granite et comprend plusieurs corps de bâtiment construits en moellons de granite et couverts d'ardoises et de tôle ondulée. L'ancien séchoir, reconverti en magasin à écorces, est en très mauvais état de conservation. Construit à l'origine en granite, un des murs gouttereaux n'est plus constitué que de tôle ondulée, tandis que l'autre conserve la majeure partie de ses claies. Il est couvert d'un toit à longs pans en ardoises.

Musée de l'outil -collecte des peaux Xavier Jehannin 
photo JM Bergougniou




Alexandre Jehannin



Né le 17 juin 1851 à Bécherel (Ille-et-Vilaine), mort le 5 février 1911 à Bécherel.

Député d'Ille-et-Vilaine de 1902 à 1906.

Petit-fils et fils de tanneurs très connus dans le canton, essentiellement rural, de Bécherel, Alexandre Jehanin exerçait la même profession lorsqu'il aborda la vie publique.

Musée de l'outil -cuirs photo JM Bergougniou


Elu conseiller municipal de Bécherel en 1878, adjoint au maire en 1881, maire sans interruption depuis 1886 - fonction qu'avait occupée son père - il place au premier rang de ses préoccupations les intérêts de sa commune. Ceci explique que, grâce à lui, la ville de Bécherel se soit vue dotée, en peu d'années, de toutes les améliorations qu'elle pouvait espérer.

En 1889, Jehanin devient conseiller d'arrondissement du canton de Bécherel et, en 1892, conseiller général d'Ille-et-Vilaine.

la gare du TIV de Bécherel

Membre de la commission départementale, il s'y occupe surtout des questions vicinales et rurales; c'est ainsi qu'il prend une part active à la création d'un réseau départemental de tramways et notamment de la ligne Rennes-Bécherel, inaugurée en 1900.

Immeuble construit en 1872 pour la famille Jéhannin,
propriétaire de la dernière tannerie de Bécherel.

En 1896, il est nommé président du comice agricole de Bécherel ; en 1900, il met sur pied une société cantonale d'assurances mutuelles agricoles qui devint vite prospère.

Sa notoriété locale lui valut, lors des élections générales législatives de 1902, d'être porté à la candidature par les comités républicains dans la circonscription de Montfort. Il est élu au premier tour par 7.565 voix contre 7.087 à Montgermont, conservateur et seul autre candidat. Porteu, député sortant, également conservateur, ne s'était pas représenté. M. Jehanin est favorable à la politique suivie par Waldeck-Rousseau. 

Musée de l'outil -cuir photo JM Bergougniou
Tout naturellement, il s'inscrit à l'union démocratique, et représente ce groupe dans les commissions du travail et du commerce et de l'industrie.

Ne s'étant pas représenté aux élections de 1906, il se consacra à ses mandats locaux. Il mourut à Bécherel le 5 février 1911.




les maires de Bécherel
18861911Alexandre Jehanin--
19111942Xavier Jehanin
Musée de l'outil -cuirs  photo JM Bergougniou

Le moulin dit de « Bécherel » est construit par la famille Jehannin en 1893 sur l'emplacement d'un moulin plus ancien. Ce moulin serait à l'origine du nom du bourg de Bécherel.

Le moulin de la fin du 19ème ne servait pas exclusivement à moudre les grains de céréales, et à fabriquer de la farine : il servit aussi pendant un temps de laiterie et de scierie. En 1939, une turbine électrique est installée pour approvisionner en électricité les tanneries et certainement la maison en ville des Jehannin. Le moulin a fonctionné ainsi jusqu'à ce que les tanneries ferment en 1955, il est ensuite tombé en désuétude et devenu la propriété de plusieurs personnes successives. Aujourd'hui le moulin sert d'habitation.

Tanneries, Corroyeries, Mégisseries, Chaussures, Ganteries. 
Musée de l'outil -intérieur de l'empeigne d'une chaussure photo JM Bergougniou

A cette catégorie se rattachent l'industrie de la chaussure et la fabrication des cuirs et la ganterie. La tannerie depuis un certain nombre d'années a fait de grands progrès au point de vue de la rapidité de la fabrication. Par contre, cette fabrication -précisément à cause de cette rapidité -a perdu beaucoup de sa qualité. Des cuirs qui autrefois étaient tannés à l'écorce de chêne, ou autres produits inoffensifs, sont actuellement presque exclusivement travaillés avec des acides qui brûlent les peaux. Le cuir n'est pas seulement employé à des oeuvres grossières ; mais sert aussi à fabriquer de véritables petites merveilles. C'est ainsi qu'autrefois l'on fabriquait des tentures d'appartement en cuir gauffré et qu'aujourd'hui la maroquinerie fait des choses superbes. Depuis le temps où la chaussure consistait en une simple semelle tenue par des lanières et la chaussure élégante de l'époque actuelle, l'industrie de la chaussure a beaucoup varié. Au XIVe siècle, la chaussure se faisait avec de grandes pointes d'une longueur démesurée ; au XVIIe siècle les bottes à larges revers en partie garnies de dentelles remplacèrent les souliers. Différents genres de chaussure.

Musée de l'outil - l'empeigne d'une chaussure photo JM Bergougniou


Tannerie. 





En 1806 le département d'Ille-et-Vilaine possédait un grand nombre de tanneries. Ces tanneries très importantes, approvisionnaient en partie le midi de la France et faisaient de nombreuses expéditions en Italie, en Espagne et en Portugal. En 1809, le département comptait environ 60 ateliers de cuirs et peaux à Rennes, Vitré et Fougères. Les peaux de veaux corroyées dans ce département avaient l'avantage d'être plus propres à être maroquinées que dans le reste de la France. 



MM. Arot, Brizon, Bréhier,de la Touche et Sandt, propriétaires de tanneries dans l'arrondissement de Rennes, qui envoyèrent à l'exposition de 1806 des peaux tannées, corroyées et passées mégie pour gants, obtinrent un certain nombre de récompenses. 

Dans l'arrondissement de Montfort existait, vers 1818, une importante tannerie, la plus belle du département. En 1820 plusieurs tanneries de l'arrondissement de Vitré occupaient un nombre relativement élevé d'ouvriers. On trouvait également un grand nombre de tanneries renommées dans les arrondissements de Rennes, Montfort et Fougères. Les peaux corroyées à Rennes, Fougères et Vitré étaient d'une finesse supérieure qui rendait propre à être maroquinées. Elles avaient un avantage sur toutes celles du reste de la France ; c'est qu'elles pesaient beaucoup moins, aussi étaient-elles très recherchées. 




En 1836, Rennes possédait 8 à 10 tanneries et 23 à 24 corroyeries dont une qui possédait une machine pour le broyage des écorces. Une tannerie importante avec « traite aux pleins, fosses, cuves, séchoirs installée à Vitré, cessa de fonctionner vers 1839. Le Guide du Baigneur signale d'importantes tanneries dans l'arrondissement de Saint-Malo, vers 1844. Du 1er janvier 1852 au 31 juillet 1854 il fut installé trois tanneries et une corroyerie nouvelles dans le département. 





En 1858, l'industrie du cuir est en progrès et la mégisserie se fait dans les arrondissements de Rennes, Redon et Vitré. Une fabrique de Rennes entreprit vers la même époque la fabrication de la chamoiserie qui lui rapportait annuellement une somme d'environ 42.000 fr. Le nombre des ouvriers occupés dans les tanneries du département étaient de 308 (ouvriers et apprentis). En 1863 la fabrication du cuir avait pris une certaine importance dans le département. 


A Rennes 29 tanneries, corroyeries, et mégisseries occupaient 172 hommes et 37 femmes dont le salaire moyen était pour les hommes de 2 fr. 10 par jour et pour les femmes de 1 fr. 20. L'arrondissement de Vitré avait 5 tanneries et corroyeries occupant 19 ouvriers qui gagnaient un salaire journalier moyen de 2 francs. On trouvait dans l'arrondissement de Fougères 7 tanneries et 1 corroyerie occupant 23 hommeset4 femmes gagnant un salaire journalier moyen de 1 fr. 75 pour les hommes et l fr. 25 pour les femmes. Un nombre cependant relativement élevé de tanneries et corroyeries ne tarda pas à prendre un essor encore plus grand et l'industrie primitive à faire place à des usines plus importantes et plus perfectionnées. 

En 1868 l'arrondissement de Vitré ne comptait plus que 4 tanneries sur les 5 que nous avions trouvées en 1863. L'arrondissement de Redon avait une tannerie à cette même époque et l'arrondissement de Rennes avait vu le nombre de ses tanneries, corroyeries et mégisseries passées de 29 à 30. L'arrondissement de Fougères comptait 9 tanneries et une corroyerie. Quelques années plus tard nous trouvons que la fabrication des cuirs et peaux dans le département occupe environ 2 à 3.000 ouvriers gagnant une moyenne de 1 fr. 25 à 2 fr. par jour. La main d'oeuvre nécessitée par le tannage et corroyage des cuirs, l'écorçage et le transport des écorces et leur réduction en poudre, représentait une valeur considérable. 


On travaillait également dans le département des cuirs forts importés de l'Amérique du Sud. Le nombre total des tanneries, corroyeries et mégisseries situées dans le département d'Ille-et-Vilaine était d'environ 200. Deux tanneries de Rennes les plus importantes du département possédaient des machines à vapeur. L'une d'elle avait une machine de 12 chevaux qui broyait t'écorce et l'autre qui comprimait le cuir et remplaçait le battage à la main. En 1878 les tanneries étaient encore nombreuses et occupaient un personnel relativement élevé. Des établissements en ce genre existaient à Antrain, Bains, Bazouge-la-Pérouse, Chauvigné, Combourg, Dol, Fougères, Gosné, Grand-Fougeray, La Guerche, Guichen, Janzé, Lifîré, Mêlesse, Montfort, Noyal-sous-Bazouges, Paimpont, Plélan-le-Grand, Redon, Saint-Pierre-en-Coglès, Saint- Domineuc, Saint-Georges de Reintinbault, Saint-Malo, Saint-Méen, Tinténiac, Tremblay et Vitré. 

En 1882 l'arrondissement de Fougères comptait 8 tanneries. L'arrondissement de Rennes possédait 30 tanneries, corroyeries et mégisseries. En 1895 on comptait seulement une douzaine de tanneries et mégisseries à Fougères, alors qu'autrefois cette branche de l'industrie avait connu des moments de prospérité dans tout l'arrondissement de Fougères. En 1901 Rennes avait 9 tanneries, corroyeries et mégisseries. La ville de Vitré avait encore 2 tanneries et 2 mégisseries. Dans l'arrondissement il y avait 1 tannerie à la Guerche, à Retiers et à Martigné-Ferchaud. 


Tannerie de Tinténiac à l'angle de la route de Québriac


Dans l'arrondissement de Saint-Malo était installée une usine de tannerie et de corroyerie à Combourg, Dol et Tinténiac. Une ou plusieurs tanneries ou corroyeries étaient également installées à Bain-de-Bretagne, Fougères, Antrain, Bazouges-la-Pérouse, Montfort, Gosné, Saint-Brice-en-Cogles, Grand-Fougeray, Château-Giron, Bécherel et Saint-Méen. A l'heure actuelle l'industrie de la fabrication du cuir a subi d'importantes modifications. Les usines qui jusqu'alors n'avaient pas de machines en ont installé et les maisons qui fabriquaient encore exclusivement avec les anciens procédés, se sont vues dans l'obligation -de par la loi de la concurrence, d'adopter les procédés modernes. Quelques-unes ont bien tenté de continuer malgré tout le tannage par l'écorce de chêne et autres anciens procédés ; mais elles ont vite été obligées d'employer la fabrication par l'acide pour satisfaire une clientèle de plus en plus exigeante. D'importantes usines existent à Rennes, Fougères, Redon, Saint-Malo, Retiers, Montfort, Gosné, etc... et occupent plusieurs centaines d'ouvriers. La profession des tanneurs est dangereuse pour les ouvriers et peu lucrative. Toujours infectés par les mauvaises odeurs qui se dégagent des peaux, ils sont des proies faciles à toutes les épidémies qui s'abattent sur une région. Si encore des mesures d'hygiène étaient prises pour les préserver quelque peu ; mais ils n'y prennent pas attention et un jour ou l'autre ils sont victimes de leur imprudence.

http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/tannerie-jehannin/13e77ec6-5183-493f-a8e2-bf71cb848883


http://poudouvre.over-blog.com/2016/01/etude-documentaire-de-l-industrie-en-ille-et-vilaine-cuirs-et-peaux.html

 Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960


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