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vendredi 15 décembre 2023

Le Musée de l'Outil et des Métiers - Tinténiac - Collecter pour sauvegarder

Collecter pour sauvegarder

Dans la lignée des écomusées conçus selon les théories de Georges-Henri Rivière ces cinq établissements ont voulu placer les hommes et leur histoire au cœur de leur structure. Mais ces musées vont bien au-delà de la simple contextualisation de leurs collections, ils font de leur conservation et leur mise en valeur le cœur de leurs préoccupations.



Les anciens magasins à grains

Le patrimoine est un bien commun à tout un groupe ou une civilisation, qui est transmis pour assurer la cohésion de ce groupe au travers d’une Histoire commune, et lui permettre à son tour de le transmettre en l’ayant enrichi, modifié et parfois détruit selon les besoins ou les modes d’une époque. Le patrimoine est un bien matériel ou immatériel et surtout le symbole d’une culture au sens d’une « civilisation ».
le musée © JM Bergougniou

En bordure du canal d’Ille-et-Rance, pour profiter des transports par péniches, dans les anciens bâtiments en bois construits dès la fin du XIXe siècle par des négociants en grains qui y stockaient engrais et intrants agricoles, le Musée de l’Outil et des Métiers retrace au travers d’outils et machines le travail des artisans ruraux qui, pendant des siècles, ont participé à la vie économique des bourgs et aux progrès techniques, par leur savoir-faire.

mécanisme de l'ancienne
horloge de l'église de Tinténiac
 © photo JM Bergougniou

Les artisans n'étaient pas que des ouvriers, ils étaient formateurs et enseignaient les apprentis qui devenaient des compagnons, ces derniers faisaient fréquemment le tour de plusieurs patrons pour bien apprendre le métier et les méthodes de chacun, c’est ensuite qu’ils devenaient artisans, la boucle était bouclée.


Soufflet de forge © photo JM Bergougniou

Une visite est toujours un voyage dans le temps pour découvrir, ou redécouvrir, les métiers qui faisaient vivre tous les bourgs des campagnes.


Peut-être qu'il ne paie pas de mine ce musée situé dans l'ancien magasin à grains le long du canal, le dernier commerçant fut Emile Cotto qui cesse son activité en 1980. La municipalité alors rachète les locaux situés au bord du canal d'ille et Rance. Les bâtiments furent remaniés à plusieurs reprises mais la structure ancienne perdure.

Le musée © photo JM Bergougniou


Le musée de l'outil et des métiers renferme des trésors rares.


La collecte commence dans les années 1950. C'est avec patience, qu'entouré d'anciens artisans, dont les rangs sont de plus en plus clairsemés, que Dominique Provost a réuni une collection absolument extraordinaire d'outils anciens : des milliers d'instruments en bois, métal, en cuir, des machines à coudre, des tracteurs et même un rouleau compresseur


Rouet © photo JM Bergougniou



Mis en scène dans des ateliers reconstitués avec soin, ils font découvrir les techniques, les réalisations, l'art de ces artisans présents dans tous les bourgs de campagne et mais aussi dans les villes avant que le moteur à explosion, l'industrialisation, le modernisme et l'électricité ne viennent les faire disparaître

Le cordonnier © photo JM Bergougniou



« Si quelqu'un qui connaît le métier vient, il peut s'installer et travailler. Il y a tout ce qu'il faut. On a l'impression que le cordonnier est parti boire un coup au bistrot d'à côté et qu'il va revenir »


la richesse et le savoir-faire des artisans.


Le serrurier © photo JM Bergougniou

Des noms à faire rêver qui se sont perdus

si les vitrines renferment des merveilles, on sera ébahi par la diversité des noms pour des outils qui, à première vue se ressemblent tous.
Dans une vitrine une multitude de compas et d'instruments de mesures :
du « maître à danser » qui mesure l'intérieur et l'extérieur, au grand compas en fer forgé, en passant par le compas d'horloger on va découvrir le compas d'épaisseur, le compas de tonnelier, les compas d'intérieur droit, à ressort, ceux pour réduire en largeur la douelle, le compas de rapport, le palmer, les pieds à coulisse, les trusquins et autres roulettes.

Four à chauffer les fers
 photo JM Bergougniou

Le musée présente une multitude d'autres choses dont une collection de fers à repasser


four à chauffer les fers 

photo (c) JM Bergougniou


Petit musée sur la vie locale et rurale pour découvrir un passé finalement pas si lointain.

Des objets insolites se rencontrent à foison comme une brosse à cirer le parquet, des pinces à sucre utilisées dans les commerces pour casser les pains de sucre de plusieurs kilos.

Quatre modèles sont exposés. Elles étaient utilisées dans les commerces pour casser les pains de sucre de plusieurs kilos. « C'était utilisé avant la création du sucre en pierre, vers 1914. » La grosse pince ressemble à des fers. À la maison, pour recasser les morceaux achetés, on prenait d'autres pinces qui ressemblaient à des sécateurs. La plus ancienne au musée, une belle pièce en fer forgé, date de la fin du XVIIIe siècle.

Le sabotier © photo JM Bergougniou


Tous ces métiers qui se pratiquaient à échoppe ouverte contribuaient à l'animation des rues et leur évocation recrée l'ambiance d'un gros bourg actif jusqu'au début du siècle.


Ala question de savoir combien d'outils différents le musée renferme, Dominique Provost, le créateur du musée, avoue : « Des milliers, sûrement, mais je ne sais pas plus précisément.» Un inventaire est pratiquement impossible.

le muséede l'outil © photo JM Bergougniou

Une collection impressionnante.

Si les différents métiers sont représentés avec les outils, les machines, on trouve aussi des documents comme des contrats de travail, d'apprentissage...

Des poids et des mesures

Bourrelier - couteau mécanique 
© photo JM Bergougniou

Nous sommes habitués au mètre, au kilo; au litre... l'occasion de se faire une idée des mesures utilisées sous l'Ancien Régime. Il y avait la ligne qui correspond à 2,255 mm du système métrique ; 12 lignes égalent un pouce et 12 pouces un pied. Mais attention : le pied variait selon les régions. Celui de Champagne était de 33 cm, celui du Piémont, de 51 cm et des poussières.


plaque émaillée Peugeot
© photo JM Bergougniou

Ces mesures n'ont pas complètement disparu. Aujourd'hui, les cadrans de montres ou d'horloges sont toujours calculés en lignes et en pouces. Et bien souvent, elles ont été utilisées par les artisans jusque dans les années 1950-1960. »

samedi 1 juillet 2023

Musée de l'Outil et des métiers Tinténiac saison 2023

Musée de l’outil saison 2023

À Tinténiac, il est possible de se replonger dans le passé avec la visite du musée de l’outil et des métiers. 
Dans des ateliers reconstitués, une quinzaine de métiers qui faisaient vivre les bourgs de campagne jusque dans les années 1960 se prêtent à un retour dans le passé .
Ouvert de 10 h 30 à 12 h 30 et de 14 h 30 à 18 h, tous les jours (le lundi accueil par les bénévoles). 

Tarifs : 3 € ; de 12 à 18 ans : 1 €.

samedi 29 avril 2023

Couleurs de Printemps Pleugueneuc La Bourbansais 29 & 30 avril 2023

Pleugueneuc La Bourbansais

COULEURS DE PRINTEMPS :
29 & 30 AVRIL 2023

photo JM Bergougniou
Le Musée de l'Outil et des métiers sera présent lors de la prochaine fête des plantes les 29 et 30 avril 2023 pour se faire connaître et faire découvrir l'artisanat d'antan.

photo JM Bergougniou
Dans ce lieu d’exception. Nous serons très heureux d'être au milieu de nombreuses pépinières et activités au Domaine de la Bourbansais.

photo JM Bergougniou


Cette manifestation réunira des pépiniéristes producteurs sélectionnés, des paysagistes, des artistes et des artisans du goût.

photo JM Bergougniou

Nous pourrons évoquer avec les visiteurs les 15 ateliers du musée et parler du lin et du chanvre, du cordier, du sabotier, le bourrelier...

photo JM Bergougniou
Ces journées seront récréatives pour les grands et les petits. Un week-end exceptionnel pour se retrouver en famille et passer un agréable moment dans ce cadre patrimonial et naturel.
photo JM Bergougniou







Le Musée sera présent avec des outils de jardinage pour parler de la saison 2023 après 6 mois de travaux.

« Couleurs de Printemps ».

photo JM Bergougniou
Le Musée riche des outils de l'atelier Hamon de Pleugueneuc, fabricant de moulin à blé noir, pourra vous raconter l'histoire du blé noir et de la galette que vous pourrez déguster lors de ces "Couleurs de Printemps",


Nous vous invitons  à découvrir le musée  de l'Outil et des métiers à partir du 15 juin 2023.

5 quai de la Donac 35190 TINTENIAC


samedi 15 avril 2023

Le Tracteur bleu Deering Harvester Mccormick International

 Le Tracteur bleu DEERING Mccormick International




Photo JM Bergougniou

Deering Harvester Company est fondée en 1874 par William Deering . 



Le moteur du DEERING fonctionne au pétrole après le démarrage à l'essence.

Photo JM Bergougniou

3 vitesses avant et 1 arrière.
Réservoir combustible pétrole : 54,8 litres.


Réservoir auxiliaire essence démarrage : 2,18 litres

L'Ouest-Eclair 22-09-1928

C'est en 1902, que Deering Harvester Company et McCormick Harvesting Machine Company fusionnent avec 3 petites entreprises (Milwaukee, Plano et Warder, Bushnell & Glessner - fabricants de la marque Champion) pour créer l'International Harvester Company sous le nom d' opérations Case IH de CNH Global .


Photo JM Bergougniou
Le McCormick-Deering 10/20 est la copie conforme du 15/30 cependant plus léger. 

Conçu pour tracter une charrue à deux socs, ce nouveau tracteur voit le jour en 1923. 

Photo JM Bergougniou




Les roues métalliques ont un diamètre de 0,761m à l’avant et de 1,066m à l’arrière. 




Photo JM Bergougniou

Pesant 1 600 Kg, le 10/20 reçoit un moteur à soupapes en tête International à quatre cylindres de 4 600 cm3 avec 108x127mm d’alésage/course. 


Photo JM Bergougniou


Sa puissance est de 20,46 chevaux à la poulie et de 10,60 à la barre au régime maximum de 1 000 tr/min. 







En option, le 10/20 peut recevoir des roues à cornières ou bêches, des roues garnies de bandages de caoutchouc, ou équipées de pneumatiques à partir de 1929, une prise de force arrière et d’une installation électrique d’éclairage à partir de 1926. 


Photo JM Bergougniou

Les tous premiers équipements se limite à un seul projecteur disposé sur une console à l’avant du tracteur pour les versions routières et sur un mât fixé sur l’aile pour les versions agricoles. Quelque modèle dérivé ont vu le jour, comme une version étroite du 10/20 baptisée MacCormick-Deering 10/20 NT. 


Photo JM Bergougniou

 Cette version mesure 1,22m de largeur contre 1,52m pour la voie normale dit régular, conçu pour travailler dans les vergers. 

Sur la base du 10/20 et du 15/30, de toutes petites séries de tracteurs à chenilles voient le jour. Le MacCormick-Deering 10/20 régular est produit de 1923 à 1939 tandis que le modèle MacCormick-Deering 10/20 NT est produit de 1926 à 1934. 

Photo JM Bergougniou

Tous les modèles confondus, des MacCormick-Deering 10/20 sont construits à près de 215 000 exemplaires.


le lin et le chanvre - des cordages et des voiles du champ aux navires

Du chanvre pour les cordages et les voiles

L'arrière-pays de Saint-Malo (dont Tinténiac) a fourni aux pêcheurs, aux armateurs, aux corsaires les cordages et les voiles nécessaires aux activités maritimes outre-mer : la pêche, le commerce, la guerre vers Terre-Neuve, l'Amérique, l'Afrique, l'océan Indien. Ces cultures ont fait la richesse du pays.



Lin photo JM Bergougniou

Le chanvre est utilisé pour la fabrication de textiles par les tisserands et de cordes par les cordiers. C’est une plante riche en fibres, la récolte se fait par arrachage. Les plantes sont ensuite liées en petites bottes et destinées, après un petit temps de séchage, au rouissage.



Le rouissage consiste à faire macérer le chanvre dans l’eau pendant plusieurs jours. Cette opération était réalisée dans les nombreux cours d’eau  Cette opération polluait l’eau, c’est pourquoi elle est réalisée dans l’eau courante. 



Broye ou braie photo JM Bergougniou

Le broyage se faisait à l’aide d’une broie (broye en langue ancienne ou encore brée ou braye en langue poitevine). C’est une sorte de grande mâchoire en bois, parfois en métal qui se referme sur les tiges. En passant les plantes dans la broie, toutes les parties non fibreuses sont broyées.



Egrugeoir pour séparer le grain de la fibre
 photo JM Bergougniou

Le teillage permet d’éliminer toutes les parties broyées au cours de l’étape précédente. Le teillage est réalisé avec de gros peignes (dits aussi « pointes à chanvre ») posés à plat dans lesquels on passe les fibres pour les débarrasser des dernières impuretés. On ne conserve alors que la fibre sous forme de filasse. Cette opération nécessite un véritable tour de main pour extraire la fillasse des pointes métalliques de l’outil.



Peigne -  photo JM Bergougniou

L’affinage de la fibre se fait au moyen de cardes. Les fibres sont peignées et démêlées afin de les rendre bien parallèles pour le filage.

Pour cette opération, on utilisait des cardes à main. Avec l'essor de la mécanisation au XIXe siècle, les cardeuses mécaniques (à balancier) puis les cardeuses à tambour ont remplacé l'outillage manuel. 


Filasse -  photo JM Bergougniou

L’étape préalable à la fabrication de la corde est le filage à partir de la filasse. On réunit les fibres de chanvre pour constituer le fil. Cette opération se fait par torsion des filaments de chanvre de façon à ce qu’ils restent solidaires.


Écheveaux fils de caret  photo JM Bergougniou

Le fil de caret est le premier élément pour former les cordes. 

On distingue le filage à la ceinture du filage à la quenouille.


Dévidoir - photo JM Bergougniou

Avant de commencer la fabrication de la corde, on déroule les fils stockés sur les dévidoirs pour les étendre sur toute la longueur de l’atelier.

Pour cette raison, l’atelier du cordier est tout en longueur.

Les fils doivent être de même longueur, même grosseur et même tension. 


commettre un cordage  photo JM Bergougniou

Cette opération est appelée l’ourdissage. Pour soutenir les fils lors de cette opération et les séparer, on utilise des chevalets, sortes de grands râteaux en bois.


poulies - photo JM Bergougniou

L’opération dite « commettage » permet de réunir les fils par torsion pour la fabrication des cordes. À une extrémité de la corderie se trouve le chantier (partie fixe avec le rouet et les mollettes), à l’autre se trouve le carré, partie mobile avec le chariot.


Rouet - photo JM Bergougniou


Le cordier photo JM Bergougniou

Le rouet est une grande roue qui permet d’effectuer la torsion des quatre brins de la corde de façon simultanée. Grâce à un système de poulies, le rouet actionne les quatre molettes (ou plus suivant le type de corde produite) sur lesquelles sont accrochés les brins. À l’autre bout les fils sont réunis et accrochés à un émerillon fixé à un chariot muni d’une manivelle qui tourne dans le sens contraire du rouet. Cela permet d’accélérer la vitesse de torsion de la corde.


Fuseaux - photo JM Bergougniou


Mais afin de maintenir une bonne tension de celle-ci et d’éviter qu’elle se replie, on leste le chariot avec des pierres pour ralentir sa progression. Le raccourcissement de la corde en cours de fabrication est environ d’un tiers.

Pour assurer la régularité de la torsion, on place tout près de l’émerillon un couchoir dans les rainures duquel viennent s’inscrire les torons. 


Industrialisation - photo JM Bergougniou

Au fur et à mesure que la corde se forme, le couchoir remonte vers le rouet. Le couchoir est également appelé, selon les régions, le cochoir, le toupin (sud de la France) ou encore cabre, masson, sabot et gabien 

Pour les petits cordages, on tord directement les fils de caret ensemble.


Lin et chanvre - photo JM Bergougniou

Pour les cordages plus gros, on réunit plusieurs fils qui forment des faisceaux, chaque faisceau sera tordu à part pour former un toron. Les torons serviront ensuite à la fabrication de gros cordages : cordes à trois, quatre ou six torons.


De fil en aiguille - photo JM Bergougniou

Pour les gros cordages, un filament central forme l’âme de la corde.