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mardi 22 septembre 2020

Le sabot et le sabotier - de l'arbre aux sabots

Le sabotier

Enseigne au sabot photo JM Bergougniou

Un sabot est à l'origine une chaussure réalisée en creusant un morceau de bois pour que le pied puisse s'y glisser. 

Il est fait d'un seul tenant. La discipline s’appelle le sabotage, et le métier, le sabotier.



Sabot décoré photo JM Bergougniou







Selon certains auteurs, le sabot est apparu entre 1480 et 1520 et a connu un développement rapide dans les populations de la France du Nord, de l'Ouest, de l'Est, en Bretagne, en Flandre et aux Pays-Bas, dans les pays rhénans et mosellans.

Bille de hêtre
photo JM Bergougniou
 

Les essences utilisées
varient selon les régions, la résistance et la qualité recherchée du sabot. 
Diverses essences ont été utilisées: hêtre, bouleau, peuplier, aulne, noyer, érable, orme (les marins bretons ont demandé des sabots en orme, bois résistant à l'eau), tilleul, saule blanc, pin...


D'après Diderot dans son encyclopédie les sabotiers travaillent au sein des forêts à proximité des coupes et vivent dans des huttes ou loges où sont installés leurs modestes ateliers. Ces cabanes rudimentaires disposent d'ouvertures au sommet pour l'évacuation de la fumée.




l'atelier du sabotier photo JM Bergougniou

Trois temps pour réaliser un sabot, 

celui tailleur,
du creuseur et
du pareur,
actions réalisées ici par le même artisan, pour la fabrication des lourds sabots couverts, à coussins ou à brides couvrantes


l'atelier du sabotier
photo JM Bergougniou




 

Cette industrie forestière disparaît progressivement avec la mécanisation et le désenclavement routier : les sabotiers s'installent dans les villages voisins ou migrent vers les villes.


Tailler bûcher
photo JM Bergougniou


1. Taille : bûcher consiste à donner à la bûche l'apparence d'un sabot. En neuf coups de doloire sur le billot, avec les gestes mesurés d'un maître sabotier, l'extérieur est dégrossi et la semelle relevée. 
Les cambrures sont esquissées avec l'herminette (l'assot) à lame courbe et à tranchant perpendiculaire à l'axe du manche.

2. Creuse, étape toujours délicate : le sabot ébauché est fixé à la creuse du second établi. La vrille ou la tarrière commence le trou dans la partie découverte. Puis un trou oblique est percé dans la partie couverte. Les deux cavités sont agrandies par des cuillères tranchantes, puis réunies en faisant éclater le bois des interstices. Le creusement de l'avant du sabot est amorcé jusqu'atteindre le pointure à un pouce en retrait. La rouanne, lame métallique courte et recourbée, encastrée dans un manche en bois, assure la première finition par un râclage de l'intérieur du sabot.

l'atelier du sabotier photo JM Bergougniou


3. Parage : À l'aide d'un paroir, longue lame munie d'un crochet de fer à l'extrémité opposée au manche qui est fixé par un anneau à l'établi, la semelle est dressée, les bords façonnés, ainsi que le dessus et le talon. Une paire de sabot est assemblée. Une paire de sabot est formée et marqué d'un même signe identifiant. 

La finition gomme les aspérités extérieures au paroir, intérieures à la rouanne, puis un arrondissement des angles encore saillants est mené au dégageoir. 


La décoration peut être sommaire, avec un marqueur identitaire enjolivé, pour des sabots d'usage quotidien ou compliquée à l'envi. Une percette forant un trou permet d'assembler la paire avec un lien.

Sabot de femme décoré
photo JM Bergougniou


La fabrication industrielle


tour à copier bûcheuse ou formeuse
photo JM Bergougniou


Deux machines sont nécessaires à la fabrication des sabots :
La première machine à sabots arrive chez Baudin vers 1908 avec des modifications dans les années 1913 / 1916 et 1920






Le tour à copier lui arrive vers 1925.

Un tour à copier pour façonner l'extérieur ici de marque Bossard




Formeuse photo JM Bergougniou

La bûcheuse, que l'on pourrait encore appeler « machine à reproduire » ou tour, se compose de trois coquilles fixées sur un tribras, lui-même relié à un arbre de transmission. En dessous des coquilles, se trouvaient des poinçons sur lesquels on adaptait deux quartiers de bois dégrossis à la scie à ruban et destinés à devenir deux sabots. Encore plus bas, il y avait un autre poinçon qui recevait le modèle (façonné à la main). 


Formeuse CH. Bossard
photo JM Bergougniou

Ce modèle, un sabot du pied droit, tournait à droite, pendant le fonctionnement de la machine ; par contre, les deux quartiers au-dessus tournaient l'un à droite, l'autre à gauche. La machine mettait 5 minutes pour faire une paire de sabots, c'est-à-dire pour reproduire exactement la forme du modèle sur les deux morceaux de bois qu'on lui avait confiés et cela sans aucune aide manuelle.


Cette ébauche de sabots passait ensuite à la creuseuse. 

Celle-ci comprenait un support mobile sur lequel se fixait, à droite, un modèle du pied droit creusé à la main. A gauche de ce modèle, on mettait le sabot sortant de la bûcheuse. 

Un support mobile comprenait deux tiges, une ayant une cuillère à son extrémité et l'autre un rouleau mobile. Le tout étant actionné par un levier, le sabotier pouvait creuser,
sans peine, un sabot en 5 minutes. La finition des sabots se faisait à la main, mais ce travail n'était pas fatigant.

Pour obtenir la paire, il fallait changer le modèle et recommencer l'opération.


Formeuse et creuseuse photo JM Bergougniou

La machine à sabot Baudin est le fleuron de l'industrie de Lurcy au début du XXe siècle. Véritable innovation de l'époque, cette machine fut exportée dans le monde entier.

Creuseuse A. Baudin
photo JM Bergougniou

En 1920, le fondateur entreprend la fabrication de ses propres machines à creuser ou à poncer le bois puis, au début des années soixante, sous la houlette de sa fille, il adapte les ponceuses à bande qui étaient utilisées pour la finition des sabots au polissage du verre.

Sté A. Baudin photo JM Bergougniou


Antonin BAUDIN fait à l'époque figure de précurseur. Dés 1926 il acquiert une camionnette atelier permettant d'effectuer les réparations comme les démonstrations, circulant dans la France entière. Il publie également un petit journal "L'Echo des Sabotiers" aujourd'hui recherché par les collectionneurs. Sa conception du marketing direct reste étonnament moderne.

armoire de modèles photo JM Bergougniou



Sabot décoré photo JM Bergougniou


Sabot décoré photo JM Bergougniou

Photos JM Bergougniou

jeudi 17 septembre 2020

Les journées du patrimoine au musée de l'Outil et des Métiers Tinténiac 2020

 Les journées du patrimoine au musée de l'Outil et des Métiers

Les Journées européennes du patrimoine (JEP) sont des manifestations nationales et internationalesannuelles, instaurées par plus d'une cinquantaine de pays sur le modèle des « Journées Portes ouvertes des monuments historiques » créées en 1984 par le ministère de la Culture français.



le canal à Tinténiac photo JM Bergougniou

Les premières Journées du patrimoine ont été lancées le 23 septembre 1984 par le ministère de la culture français, à l'initiative du ministre Jack Lang, sous le nom de « Journée portes ouvertes dans les monuments historiques », le troisième dimanche de septembre


Dédicace à Pierre Lemaître 
curé de Tinténiac
photo JM Bergougniou

À la suite du succès de ces journées, le 3 octobre 1985, à Grenade, au cours de la deuxième conférence du Conseil de l'Europe entre les ministres responsables du patrimoine architectural, Jack Lang propose d’étendre l’initiative au niveau européen. Plusieurs pays européens tels que les Pays-Bas, le Luxembourg, Malte, la Belgique, le Royaume-Uni (Écosse) et la Suède, organisent rapidement des journées similaires.


l'église de Tinténiac Vitrail
photo JM Bergougniou

Redevenu ministre de la Culture en 1992, Jack Lang passe la « Journée portes ouvertes dans les monuments historiques » de un à deux jours, change son nom « Journées nationales du patrimoine ».

le musée de l'outil et des métiers photo JM Bergougniou


Neptune face au musée de l'outil photo JM Bergougniou

En bordure du canal d’Ille-et-Rance, pour profiter des transports par péniches, dans les anciens bâtiments en bois construits dès la fin du XIXe siècle par des négociants en grains qui y stockaient engrais et intrants agricoles, le Musée de l’Outil et des Métiers retrace au travers d’outils et machines le travail des artisans ruraux qui, pendant des siècles, ont participé à la vie économique des bourgs et aux progrès techniques, par leur savoir-faire.

Le musée de l'Outil et des Métiers photo JM Bergougniou

11 métiers et 4000 outils qui permettent de faire revivre les techniques ancestrales des artisans : serrurier, forgeron, maréchal-ferrant, menuisier, charron, bourrelier, cordonnier, sabotier, cerclier, tonnelier, cordier, atelier de fabricants de moulins à blé noir et à café.



le musée de l'outil Tinténiac photo JM Bergougniou



le musée de l'outil photo JM Bergougniou


le musée de l'outil Tinténiac photo JM Bergougniou

Les bâtiments du Musée de l’Outil et des Métiers de Tinténiac sont divisés en plusieurs espaces. Divers ateliers y sont présentés, reconstituant l’ambiance de l’époque avec l’ensemble des outils nécessaires, les machines utilisées et les pièces réalisées à différents stades de leur fabrication. 

la fabrication du moulin à blé noir photo JM Bergougniou

Ainsi, l’atelier du bourrelier montre la couture à la main et la fabrication du collier de cheval ; pour le charron, la fabrication de la roue; avec l'atelier de Louis et Roger Hamon vous découvrirez la fabrication du moulin à blé noir qui moulu servira à réaliser les galettes.


le tonnelier photo JM Bergougniou

Une visite est toujours un voyage dans le temps pour découvrir, ou redécouvrir, les métiers qui faisaient vivre tous les bourgs des campagnes

photo JM Bergougniou

Les artisans n'étaient pas que des ouvriers, ils étaient formateurs et enseignaient les apprentis qui devenaient des compagnons, ces derniers faisaient fréquemment le tour de plusieurs patrons pour bien apprendre le métier et les méthodes de chacun, 

le bourrelier photo JM Bergougniou

C’est ensuite qu’ils devenaient artisans, la boucle était bouclée.


mardi 25 août 2020

Musée de l'outil - Tinténiac - le serrurier - les serrures dogon

Le serrurier - les serrures dogon

Aujourd'hui les accès, les ouvertures sont contrôlés par la vérification de l'iris de l'oeil, des empreintes digitales, par des codes et des combinaisons, des clés de plus en plus complexes... 
Les premières portes sont sécurisées par l’invention du verrou, simple tige de bois (le pêne) poussée dans une ouverture dans le montant fixe (la gâche).
le serrurier - clés - photo JM Bergougniou
 Ce verrou étant facilement manipulable, on eut l’idée de le bloquer par une cheville mobile de bois : c’est la naissance de la serrure.
Pour déverrouiller cette cheville, on fabriqua un outil comportant une dent (tige de fer) qui permettait de soulever la cheville. Puis, par déduction, on comprit alors que si cette tige avait plusieurs dents, elle pourrait soulever plusieurs chevilles : la clé était née.

Les serrures Dogon (Mali)

Chez les Dogon, l'agriculture est une activité importante. Avoir un ou des greniers à grains signifie richesse, sécurité, abondance. Il faut préserver ses biens, les greniers sont fermés par des portes et des serrures en bois très ornées.


serrure de porte de grenier dogon
photo JM Bergougniou

La serrure de grenier Dogon est une serrure en bois, composée d'un coffre-palastre (boîtier-boîte) et d'un pêne. Le coffre-palastre (le boîtier), rectangulaire, est surmonté de deux personnages assis. Ce sont sans doute des jumeaux, rappelant les jumeaux mythiques, symboles forts de la cosmogonie dogon.


clés -
 photo JM Bergougniou


La serrure se compose de deux pièces de bois .
- une partie fixe haute et étroite fixée sur la porte
- un penne qui la traverse jusqu'à la cavité ménagée à cet effet dans l'épaisseur du chambranle de la porte -une clef munie de trois dents qui viendront prendre place dans le penne pour le sortir de la cavité





Le décor des portes , volets et serrures de greniers ont des motifs symboliques
On choisit des motifs protecteurs , des représentations d'ancêtres , des animaux ou des motifs de fécondité , qui assure à la communauté une promesse d'abondance .



serrure dogon - photo JM Bergougniou

Quand le tracé est horizontal, c’est le chemin de l’eau ou de la parole, quand il est vertical, c’est le chemin de la pluie. Les bandes rectangulaires en haut peuvent signifier le ciel, les nuages, et en bas la terre. La croix, motif du carrefour, est en rapport avec les quatre points cardinaux et la personne orientée dans le monde. 

porte dogon - photo JM Bergougniou

Le carré est la représentation du monde. Les carrés dans le carré représentent la maison familiale, ginna. Les traits tissés peuvent signifier, selon le contexte, les écailles de serpent, de crocodile, ou les plumes d’oiseaux, ou encore le tissage à la main ou les champs cultivés. Le cercle signifie la lune. Les nombres ont eux aussi leur symbolique : trois est masculin et quatre est féminin, cinq évoque les ancêtres, sept est le chiffre du mariage (l’homme plus la femme), huit pour les jumeaux...

serrure dogon - photo JM Bergougniou
La porte de la maison dogon s’ouvre toujours vers l’intérieur, de gauche à droite, la partie fixe implantée à droite, côté des hommes.
C'est l’expression des deux genres dans sa fabrication même : l’utilisation de deux planches reliées entre elles qui s’emboîtent comme un homme et une femme, et également par les pivots dont l’un encastré dans le chambranle serait mâle, parce que proche de “dehors”, l’autre, côté “intérieur”, femelle 
Une serrure dogon est réalisée en fonction de la personne à laquelle elle est destinée. Ses traits y sont souvent représentés.

dimanche 23 août 2020

Le magasin à grains - Delamotte - Emile Cotto Tinténiac

Le magasin à grains

Delamotte - Dumesnil - Chantrel - Cotto




Le blé a toujours fait l’objet d’une attention particulière des dirigeants français.

Au Moyen-Âge la dîme consistait à prélever environ un dixième des récoltes agricoles pour les confier à l’Église afin d’anticiper des années de mauvaises récoltes. Le blé était plus particulièrement visé par ces précautions qui en disent long sur l’importance de cette céréale pour la sécurité alimentaire de la population.



Le 4 mai 1812, un décret impérial rétablissait des mesures classiques de police des grains : la déclaration obligatoire des réserves par les cultivateurs et les détenteurs de blé, ou l’interdiction de la vente hors marché. Le 8 mai, un deuxième texte ordonnait que soit fixé un prix-plafond pour toutes les transactions, variable selon les départements, mais en rapport avec un prix de référence valant pour les terres à blé du pourtour de Paris.


On attribue en général cet épisode de la politique économique de la France impériale, à une inspiration purement tactique de Napoléon, soucieux d’éviter des troubles sociaux sur ses arrières au moment où il partait pour la campagne de Russie. Le ravitaillement de l’armée avait moins d’importance qu’en l’an II. La France de 1812 était encore en position hégémonique en Europe continentale, et la Grande Armée pouvait se servir ailleurs, en ponctionnant les productions céréalières des États alliés ou vassalisés du grand Empire
Le commerce du grain restera donc réglementé...


Situé au bord du canal d'Ille et Rance, le magasin à grains est une construction en bois construite sur un vide sanitaire. Le bardage est constitué de planches de résineux s'appuyant sur une charpente de type hangar agricole. Composé de trois parties, la plus anciennes a été construite à la fin du XIXe siècle. 

Comme on peut le voir sur d'anciennes cartes postales, plusieurs hangars s'étalaient du pont à l'actuel musée. Certains ont servi de lieux de stockage jusque dans les années 1970.



Le site était fréquenté par les laveuses avant que ne soit construit le lavoir au-delà du bâtiment du magasins à grains. Elles pouvaient venir chercher l'eau de refroidissement du moteur du moulin juste derrière elles. Elles nommaient cet emplacement le "pertuis chaud".

Dans les années 1920 la partie centrale a permis d'agrandir le bâtiment avec un plancher pour permettre le séchage des grains et faire descendre le taux d'humidité. Enfin à l'extrémité la partie la plus récente date des années 1980.

Canal ou voie ferrée le combat s'engage avant que n'arrivent les camions.

Extraits de délibérations du conseil municipal de Rennes



Rennes 20 septembre 1857
La concession d'un réseau de trois lignes autour de Rennes est attribuée en 1896 à la Société Française de Chemins de Fer à Voie étroite représentée par Monsieur Faliès. Ce dernier crée une nouvelle société La Compagnie des Tramways à Vapeur d'Ille-et-Vilaine qui devient concessionnaire du réseau.

La ligne Rennes (Croix-Mission) - La Mézière - Saint-Malo (79km), a été ouverte en 1901 et fermée en 1950



Delamotte a installé son magasin face à la gare et installé le magasin à grains sur l'autre rive du canal.



L'inauguration du premier tronçon du tramway Rennes - Tinténiac aura lieu le 8 septembre 1901 avec l'organisation d'un concours de pêche.




En observant attentivement la carte postale de la gare de Tinténiac, sur la gauche, apparaissent les magasins de Delamotte. L'inscription est toujours visible aujourd'hui.


l'ancien magasin Delamotte aujourd'hui maison d'habitation
photo JM Bergougniou

l'ancien magasin Delamotte aujourd'hui maison d'habitation
 photo JM Bergougniou

l'ancien magasin Delamotte aujourd'hui maison d'habitation
photo JM Bergougniou

Sur les quais sont entreposés du bois et divers matériaux, des wagons sont stationnés en surplomb des quais à hauteur de la gare. On peut aussi remarquer que le quai du port se prolongeait bien au-delà de son emplacement actuel, presque jusqu'au niveau du pont.





Dans plusieurs numéros du bulletin paroissial une page de publicité est réservée au négociants de Tinténiac. Plusieurs marchands de grains y apparaissent donc Delamotte (Epicerie - quincaillerie -grains - bois du nord - matériaux de construction), Dumesnil (bois et ardoises mais aussi grains). Delamotte avait pour numéro de téléphone le 2 à Tinténiac.


On découvre aussi une fabrique de cordages en chanvre tenu par Joseph Flaux.




Le magasin à grains sera tenu jusqu'en 1978 par Emile Cotto puis par la Coopérative agricole de Rennes.




plaque des établissements Cotto -  photo JM Bergougniou


Grâce à Colette et Isabelle Cotto nous avons quelques images du magasin à grains en activité. Ces photos ont été prises le 15 août 1978 lors de la dernière saison d'activité.



Nous avons aussi des bordereaux d'achat de maïs à deux agriculteurs de Tinténiac : M. Houitte à Ligandière et M. Vallée au Pavé.









Sur cette photo du magasin (1978) deux tracteurs viennent décharger. Rentrée en marche arrière, la remorque pourra être déchargée dans la trémie.

Le magasin à grains - déchargement des remorques - collection Cotto-Briot

Il est prélevé des échantillons de grains dont l'humidité sera mesurée sont prélevé lors du déchargement.
Pour assurer leur bonne conservation, il est important de récolter des céréales propres et sèches. Et une fois stocké, le grain chaud doit ensuite être refroidi rapidement.

Le magasin à grains - la trémie et prélèvement - Emile Cotto père et fils collection Cotto-Briot

Plus le lot de céréales est propre et homogène, mieux il se conserve. Des tiges ou verdillons humides dans une masse de grains secs peuvent provoquer une réhumidification locale et donner naissance à un point chaud, qui entraîne une perte de masse et de qualité et déprécie la valeur du lot. Les grains abîmés sont une aubaine pour les insectes. Limiter leur nombre constitue déjà un premier pas pour contenir les populations. 

Le magasin à grains - séchage - Emile Cotto fils - collection Cotto-Briot

Une fois stocké, le grain chaud provenant du champ doit être refroidi très rapidement. Pour ce faire, deux types de matériel, adapté au stockage à la ferme, existent : la ventilation par soufflerie, ou système en pression, qui envoie de l’air dans le tas du bas vers le haut, et la ventilation par aspiration, avec les colonnes, qui fonctionnent en dépression. Avec ces dernières, le refroidissement se fera du haut du tas vers le bas.

Le magasin à grains - nettoyage- Emile Cotto fils
 - collection Cotto-Briot

Pour que le refroidissement soit performant techniquement et économiquement, il faut déclencher la ventilation quand l’écart de température entre le tas et l’air ambiant atteint 10°C avec une ventilation par soufflerie. Le respect de cet ordre de grandeur d’écart et une ventilation rapide après la moisson en s’assurant que l’air sorte bien du bâtiment (pas de recyclage d’air tiède et humide) diminuent les risques de condensation. Il est donc nécessaire de mesurer la température des céréales, à différents endroits du tas avec des sondes de thermométrie.


le pont bascule - Emile Cotto père -
collection Cotto-Briot

Sources 
Libre-commerce du blé et représentations de l'espace français
Les crises frumentaires au début du xixe siècle
Nicolas Bourguinat