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samedi 25 juillet 2020

Des noms d'oiseaux - Du Rossignol au bec-de-cane - Musée de l'outil et des Métiers Tinténiac

 Des noms d'oiseaux - 

Du Rossignol au bec-de-cane

Continuons de tourner les pages de notre bestiaire et continuons avec les noms d'oiseaux. Nous évoquons aujourd'hui le rossignol et le bec-de-cane.

Le rossignol est réputé pour son chant, un des plus beaux du répertoire régional, et il n'en est pas avare. Il chante jour et nuit, dès son arrivée en 2e décade d'avril et jusqu'en juin, mais le chant se fait plus rare dès qu'il y a au nid des bouches à nourrir. Le chant est sonore et varié. Est-ce pour le chant de la clé dans la serrure que fut donné au passe-partout le nom de rossignol? Qui sait?


Musée de l'Outil et des métiers- le serrurier - le rossignol photo (c) JM Bergougniou



Un rossignol est un instrument pour crocheter les serrures. Il prend parfois la forme d'un jeu de clefs particulières.


Musée de l'Outil et des métiers- le serrurier - le rossignol photo (c) JM Bergougniou

Serrurier est un métier qui englobe certaines activités liées à la sécurité et la construction métallique, en particulier les serrures.


Musée de l'Outil et des métiers- le serrurier - serrure photo (c) JM Bergougniou


Une serrure est un mécanisme de fermeture (d’une porte, d’un véhicule) qui ne peut être ouvert que par une clef ou une combinaison correspondante.

Musée de l'Outil et des métiers- le serrurier - trousseaux photo (c) JM Bergougniou


Les premières portes ont été sécurisées par l’invention du verrou, simple tige de bois (le pêne) poussée dans une ouverture dans le montant fixe (la gâche). Les Égyptiens inventèrent le verrou à loquet tombant apparu il y a 7 000 ans.


serrure de porte de grenier Dogon photo JM Bergougniou
 Ce verrou étant facilement manipulable, on eut l’idée de bloquer celui-ci par une cheville mobile de bois : c’est la naissance de la serrure.
Les serrures Dogon / Bambara présentent une grande variété de formes et de motifs décoratifs.

serrure de porte de grenier Dogon - les trous cachés quand le serrures est fermée permettent de rentrer la clé.
 photo JM Bergougniou



Chez les Dogon, beaucoup de temps et d'énergie sont consacrés à l'agriculture. Un grand nombre de greniers à grains signifie richesse, sécurité, abondance. Dès lors, il n'est pas étonnant que ceux-ci soient fermés par des portes et des serrures très ornées.
clé de serrure de porte de grenier Dogon photo JM Bergougniou
Au-delà du simple aspect fonctionnel de ces objets, c'est toute une symbolique qui est véhiculée au travers d'elles, et chacune est porteuse d'un message qu'il faut redécouvrir.











Les serrures sont construites sur le même principe : une partie verticale, et un coulisseau horizontal.  La clef de la serrure est passée dans le coulisseau, le nombre et l'écartement des clous permettent l'ouverture. Les serrures, sont renforcées d'un système de protection étroitement lié à leur propre symbolisme. Les représentations que l'on retrouvent sur ces serrures établissent l'appartenance du propriétaire à un clan et montrent sa position sociale. Toutes les serrures possédaient un nom en rapport avec le message qu'elle transmettait, une personne ou une histoire racontant la vie ou un épisode de la vie du propriétaire

clé de serrure de porte de grenier Dogon photo JM Bergougniou

clé de serrure de porte de grenier Dogon photo JM Bergougniou

Pour déverrouiller cette cheville, on fabriqua un outil comportant une dent (tige de fer) qui permettait de soulever la cheville. Puis, par déduction, on comprit alors que si cette tige avait plusieurs dents, elle pourrait soulever plusieurs chevilles : la clé était née.



La serrure néolithique celtique en métal (bronze, cuivre) évolue avec l'apparition de la clé à ressort puis de celle par retrait de lames à ressort et translation. Les Romains étaient déjà au fait du travail du fer et du forgeage des métaux et c'est à l'époque gallo-romaine que seront inventées la serrure dite « laconienne » puis la serrure à rotation encore utilisée
C’est au 17e siècle que la serrurerie devient un art : l’artisan serrurier était alors seul maître de son art selon les règles corporatives édictées en 1650 sous le règne de Louis XIV et en vigueur jusqu'à la fin de l'Ancien régime. 




Musée de l'Outil et des métiers- le serrurier - le rossignol photo (c) JM Bergougniou

À cette époque les premiers ateliers de serrurerie voient le jour, notamment dans le Vimeu en Picardie qui devint le berceau de la serrurerie en France.

Musée de l'Outil et des métiers- le serrurier - meuleuse photo (c) JM Bergougniou

Il existe différents types de serrures :
La serrure à garnitures utilise des pièces de métal fixes (les garnitures) dont la disposition doit correspondre au motif du panneton de la clef afin que celle-ci puisse tourner ;

Musée de l'Outil et des métiers- le serrurier - limes photo (c) JM Bergougniou


La serrure à gorges est équipée de pièces métalliques montées sur un pivot (les gorges), levés à une certaine hauteur par la rotation du panneton de la clef ;

Musée de l'Outil et des métiers- le serrurier - photo (c) JM Bergougniou

La serrure à goupilles, encore appelée serrure de Yale (du nom de son inventeur), utilise une série de goupilles (broches) de différentes tailles, pour bloquer l’ouverture sans l’introduction de la clef correspondante ;

Musée de l'Outil et des métiers- queue de rat - photo (c) JM Bergougniou


La serrure tubulaire est un type de serrure dans laquelle les goupilles sont disposées de façon circulaire par rapport au cylindre ;

La serrure à pompe, souvent appelée serrure de sécurité, est un mécanisme cylindrique muni de plusieurs ailettes indépendantes coulissant suivant l'axe du cylindre ;

Musée de l'Outil et des métiers- poignées/ bec-de-cane - photo (c) JM Bergougniou

En termes de serrurerie, le bec-de-cane est une espèce de petite serrure qui ne ferme pas à clef et qu'on ouvre en tournant un bouton en olive ou plat. Ce bouton termine une tige qui est perpendiculaire au panneau et entre dans la serrure pour en mouvoir le pêne. Le bec-de-cane qui sert à fermer et ouvrir les portes de cabinet est pourvu de deux boutons qui saillent sur chaque face de la porte.

Fin xviiie siècle, le Bec-de-cane est une petite serrure à demi-tour, avec ou sans cloison, qui ouvre par le moyen d'une boucle ou d'un bouton simple ou double; On distingue plusieurs sortes de becs-de-canes par rapport à leur forme, à leur qualité, et à l'usage qu'on en fait


La serrure à crémone est un élément de fermeture ;
La serrure biométrique est un système qui utilise les mesures d'empreinte, de rétine, de contour des mains ou tout autre mécanisme ayant pour clé principale un trait unique à une personne (on pourrait penser à l'empreinte vocale, l'adn, etc.) pour identifier les personnes dont l'accès est autorisé ;




Musée de l'Outil et des métiers- le serrurier - photo (c) JM Bergougniou

La serrure à secret ou serrure à piège et à secret est une serrure dont le fonctionnement de l’ouverture est seul connu du propriétaire ;

Musée de l'Outil et des métiers- le serrurier - photo (c) JM Bergougniou

La serrure à disque est une serrure qui utilise des disques rotatifs comme mécanisme de déverrouillage au lieu de goupilles (notamment pour les serrures à combinaison).

Musée de l'Outil et des métiers- le serrurier - photo (c) JM Bergougniou

Petit fils du Roi-Soleil, Louis XVI prend la place de son père en 1774. Le jeune souverain était timide et réservé dès son accession au trône. Au faste et à la mondanité, il préfère se retirer dans sa forge royale. Il y conçoit des clefs, des serrures ainsi que des cadenas. 














Aux fêtes et innombrables divertissements de Versailles, il préfère le cadre plus calme de son atelier situé dans les étages supérieurs. Dans les appartements du roi, il y avait une bibliothèque à partir de laquelle le souverain accomplissait ses devoirs de dirigeant politique. À cet endroit, il accomplissait avec minutie la tenue des comptes de l’État, mais également ses comptes personnels. À l’étage de dessus se trouvaient ses ateliers. Parallèlement à la chasse, la serrurerie était alors la distraction favorite du roi. Cet art alors très physique ne lui faisait pas peur. L’homme appréciait même se dépenser à forger le fer. 

vendredi 24 juillet 2020

Des noms d'oiseaux - Musée de l'Outil et des Métiers - Tinténiac - la colombe

Des noms d'oiseaux - Musée de l'Outil et des Métiers -la Colombe

Tinténiac - Musée de l'Outil et des Métiers - Colombe - photo JM Bergougniou

La colombe est un grand rabot fixe, sur trépied, à usage des tonneliers et des emballeurs. La colombe du tonnelier est le plus grand de tous les rabots, il peut atteindre 1,50 mètre.


Tinténiac - Musée de l'Outil et des Métiers - Colombe - photo JM Bergougniou

Retourné, il repose incliné sur un trépied, le taillant en haut. Quand il a quatre pieds, il est horizontal. La plupart des colombes sont taillées dans un quartier de cormier pris à cœur.

Pour protéger le fer et éviter la détérioration, certains artisans recouvrent la colombe d’un couvercle, maintenu avec des charnières en cuir.

Tinténiac - Musée de l'Outil et des Métiers - Plane - photo JM Bergougniou

Après le travail à la plane, le tonnelier termine la douve sur la colombe. Il l’utilise pour biseauter les longs côtés de la douve. Au lieu de faire courir un rabot sur le bois, il déplace la douve sur la colombe.



 Musée de l'Outil et des Métiers - 
Calibres-
photo JM Bergougniou

Ce biseau détermine la forme définitive du tonneau ; cet angle doit toujours être rayonnant par rapport à la circonférence du tonneau fini. 

Pour jauger si les douves sont au bon angle, le tonnelier utilise des calibres de toutes sortes et de toutes tailles.

mardi 21 juillet 2020

A perdre alène - sous toutes les coutures musée de l'outil et des métiers - Tinténiac Bretagne

A perdre alène - sous toutes les coutures - le bourrelier

musée de l'outil et du bourrelier - Alênes - photo JM Bergougniou

L'alêne 

ou alène est un poinçon généralement en acier, droit ou courbe, à forme de losange vers la pointe, muni d'un manche de bois, et dont se servent principalement les bourreliers, les cordonniers pour percer et coudre le cuir.

musée de l'outil et du bourrelier - Alêne courbe - photo JM Bergougniou

C'est un outil qui sert soit à préparer le trou à travers lequel l'aiguille fera passer le fil (machine à coudre la trépointe, à coudre les semelles), soit à préparer l'avant-trou qui recevra la cheville (machine à cheviller les bonbouts) − et qui entraîne la chaussure d'un espacement qui détermine la longueur du point ou l'intervalle des chevilles.

musée de l'outil et du bourrelier - Alêne - photo JM Bergougniou


L’alêne est  l'outil des cordonniers et des bourreliers, on ne connait souvent que le poinçon servant à percer le cuir mais c'est un outil à double usage, le manche sert à pousser l'aiguille et porte souvent les stigmates des efforts faits.



musée de l'outil et du bourrelier - Alênes- photo JM Bergougniou

Cet outil existe depuis le paléolithique où il servait à assembler les peaux. L'orthographe alène est également acceptée ; c'est un mot qui est apparu au xiie siècle provenant du germain *alisnō qui désignait cet outil.


De fil en aiguille



musée de l'outil et du bourrelier - aiguille -
photo JM Bergougniou
La couture du cuir est surtout représentée par le point sellier. Ce point est réalisé avec deux aiguilles fixées sur les extrémités d'un même fil. On fait passer alternativement un fil dessus et un fil dessous à chaque point. C'est le point le plus solide.

Il est caractérisé par un point incliné et un petit espace entre chaque point.

musée de l'outil et du bourrelier - Aiguilles et étui en bois tourné - photo JM Bergougniou


le point anglais qui se réalise à une aiguille. Le dessus est semblable au point sellier mais le dessous à des points deux fois plus grands.
musée de l'outil et du bourrelier - fil de lin N°432 DV - photo JM Bergougniou


Le point de saumur, également réalisé à une aiguille, donne l'impression que l'on réalise seulement un point sur deux. Moins solide que le point sellier, il est surtout choisi pour son esthétique.


musée de l'outil et du bourrelier -Fil irlandais Henry Campbell - photo JM Bergougniou

Du fil lin, coton, chanvre ; soit du nylon. Dans tous les cas, le fil doit être poissé. Je vous recommande de l'acheter non poissé.
musée de l'outil et du bourrelier -Machine à coudre Singer - photo JM Bergougniou

La taille du fil de lin va de 1032 (le plus fin) à 132 le plus gros. Ce chiffre est le rapport entre longueur et poids.Le fil le plus couramment utilisé est le 432 utilisé en maroquinerie standard.

Le point sellier se caractérise par un point incliné et un petit espace entre chaque point lorsque le fil n’est pas trop gros.

La Poix de Suède


musée de l'outil et du bourrelier -poix de suède-  Au pin du Nord photo JM Bergougniou

La poix est utilisée par le bourrelier pour enduire ses fils de couture (lin, chanvre) ce qui les rend plus résistants à l'eau et à l'usure.
La poix est extraite des pins en Suède. Brute, elle est dure et cassante. On la fond dans une marmite en fonte dans laquelle elle est cassée en petits morceaux ; on y ajoute du suif. Portée à ébullition la mixture est retirée du feu, plongée dans un seau d'eau fraîche, puis étirée et pétrie dans une boule de la consistance de la pâte à modeler.
Ainsi préparée, elle peut être stocké pendant des mois, au frais, dans de l'eau.
L'odeur de la poix a marqué la mémoire de beaucoup de paysans car elle est associée à un "événement" : la présence du bourrelier, faisant sa tournée annuelle de réparations pendant quelques jours à la ferme.



musée de l'outil et du bourrelier - Bobines en bois - photo JM Bergougniou

musée de l'outil et du bourrelier - coussinet range aiguilles-
photo JM Bergougniou


 Les couteaux à pied

musée de l'outil et du bourrelier - couteau à pied - photo JM Bergougniou
musée de l'outil et du bourrelier - couteau à pied - photo JM Bergougniou

L’outil emblématique de la corporation. Pourquoi à pied ? Deux versions s’opposent:
A pic : du vieux français « à pié » (2 pointes)
Mais peut-être aussi parce qu’il reproduit le mouvement circulaire du pied pour couper par pression.


Griffes à molette

musée de l'outil et du bourrelier - griffe à molette - photo JM Bergougniou


Elégant outil servant à marquer l’emplacement des points pour la couture. Surtout destiné à favoriser le travail des apprentis d’où le surnom de « guide d’âne ». 

Il se tient d’une main, la boule ou le réservoir étant calée contre l’épaule.

Les molettes de remplacement graduées de 5 à 20 ainsi que les molettes pour faux-points sont contenues dans le réservoir de cuivre ou de bois sur les modèles les plus anciens.

musée de l'outil et du bourrelier - griffe à molette - photo JM Bergougniou
musée de l'outil et du bourrelier - griffe à molette - photo JM Bergougniou

Sur les griffes avec conducteur (guide) les 2 tenons à coulisse sont de section carrée pour les modèles anciens. 


Couteaux mécaniques


musée de l'outil et du bourrelier - couteau mécanique- photo JM Bergougniou


musée de l'outil et du bourrelier - couteau mécanique- photo JM Bergougniou

Principal outil du sellier bourrelier après le couteau à pied. Inventé par l’anglais Green en 1820, il permet de découper des bandes de cuir d’une largeur régulière jusqu’à 15 cm. La lame fixée sur l’équerre en cuivre ou en acier se démonte aisément pour l’affutage.

Les couteaux

musée de l'outil et du bourrelier - couteau - photo JM Bergougniou








musée de l'outil et du bourrelier - couteaux -
photo JM Bergougniou

Belle gamme non exhaustive et de loin, de modèles si particuliers. Cette différence reflète l’extrême exigence de ses utilisateurs. 


A noter que la pointe recourbée type serpette est recommandée pour couper les fils, notamment celui du dessous.

samedi 18 juillet 2020

du Modèle au Gabarit - au musée de l'Outil et des métiers

Du modèle et du gabarit

Tracer - Découper - Assembler



Un patron de couture est un guide permettant de coudre une forme de vêtement donnée, à une taille voulue. Un patron de couture contient un ensemble de pièces tracées sur une planche papier permettant de couper du tissu et ainsi, coudre un vêtement. Il contient en général des instructions détaillées pour découper le tissu correctement et coudre les pièces dans le bon ordre et avec la bonne méthode.




Ainsi dans le Petit Echo de la Mode, chaque numéro comprend des conseils dans quatre domaines distincts :
vestimentaire : un patron encarté permet d'habiller toute la famille à la dernière mode parisienne, avec les tissus qu'on a sous la main ;


culinaire : des recettes de cuisine peuvent se concocter avec des ingrédients bon marché et équilibrés ;
sanitaire et hygiénique : des « remèdes de grand-mère » évitent d'aller chez le médecin et donc d'engendrer de fortes dépenses ;
culturel : des articles permettent à toute la famille de s’intéresser aux arts, aux sciences et à l'histoire. 





En effet, au XIXe siècle, la culture n'est plus uniquement réservée à l'élite de la société ;

Un modèle est donc un objet proposé à l'imitation :




Dans tous les métiers, en métallurgie, plasturgie et dans le domaine du moulage le modèle est la représentation d’une pièce à réaliser dans le secteur des fonderies, ou la confection de matrice et poinçon pour l’emboutissage, la forge, etc. ;



Musée de l'outil et des métiers - instruments de mesure photo (c) JM Bergougniou
découpage des gabarits par Cecil Beaton 

En marine, le gabarit est un modèle un patron de construction fait avec des pièces de bois fort mince, sur lequel les charpentiers travaillent, en donnant aux pièces de bois qui doivent entrer dans la composition du bâtiment la même forme, les mêmes contours et les mêmes proportions que ces pièces ont dans le modèle. 



Musée de l'outil et des métiers - compas et maîtres à danser photo (c) JM Bergougniou

Les outils de traçage et de contrôle sont l’équerre, la règle, la fausse équerre dite sauterelle, le biveau, le panneau ou gabarit, le compas, le fil à plomb et le niveau. 


Musée de l'outil et des métiers - gabarits de forgeron - photo (c) JM Bergougniou
Tous les artisans ont des gabarits, des modèles qui leur permettent de tracer, de découper des pièces qu'ils assembleront pour réaliser l'objet désiré.

Musée de l'outil et des métiers - photo (c) JM Bergougniou
Le bourrelier utilise des gabarits pour confectionner ses cadres en bois où viendront  se fixer les poches de tissus ou de cuir qui seront rembourrées de crin de chanvre ou de balle d'avoine.

Le musée possède plusieurs de ces modèles.



Musée de l'outil et des métiers - gabarits du bourrelier photo (c) JM Bergougniou

Musée de l'outil et des métiers - gabarits du bourrelier photo (c) JM Bergougniou
L'atelier du cordonnier est certainement l'atelier le plus complet sur ce point précis des patrons et modèles. 


compas à coulisse de cordonnier - en pied de Paris, en centimètres et mesures anglaises
photo (c) JM Bergougniou


La réalisation d'une chaussure nécessite de nombreux "patrons", de nombreux modèles, de nombreuses formes et d'abord il faut prendre les mesures du pied.
compas à coulisse de cordonnier - en pied de Paris,
en centimètres et mesures anglaises 

photo (c) JM Bergougniou

Les bottiers ou cordonniers devaient mesurer la longueur du pied de leur client avant de lui fabriquer une paire de chaussures à sa taille. Mais pas seulement la taille, ils tenaient compte de la largeur, des déformations.  Pour cela ils utilisaient un compas à coulisse, sorte de pied à coulisse dont la verge était graduée en centimètre ou en pointure. Ce compas en bois, à verge fixe, est gradué en point de Paris, en centimètre et pointure anglaise.

l'atelier du cordonnier - fabrication d'une chaussure
photo (c) JM Bergougniou

l'atelier du cordonnier - les formes
photo (c) JM Bergougniou

Il va avoir des modèles pour chaque pièce de la chaussure et pour chaque pointure.


Les formes de chaussures

Mais avant tout, il y a le moule. Le moule ou la forme comme on l’appelle aussi est une pièce en forme de pied sur laquelle les matières constituant la chaussure seront formées. Une forme différente est utilisée pour chaque taille, et chaque modèle différent. Il en existe en bois ou pour les plus modernes en plastique.
l'atelier du cordonnier - les formes
photo (c) JM Bergougniou

La forme est une pièce de bois (pour les chaussures sur mesure) ou plastique (pour les chaussures « prêt à chausser ») représentant le volume du pied et servant à la confection de la chaussure.


l'atelier du cordonnier - les formes
photo (c) JM Bergougniou
D’après le dessin, le cordonnier va tracer sur la forme les lignes de la chaussure imaginées. Il va d’abord réaliser ce qu’on appelle une coquille sur laquelle il va pouvoir dessiner (il pourrait dessiner directement sur la forme mais sachant qu’elle peut être utilisée pour fabriquer différents modèles de chaussures c’est plus pratique de procéder ainsi) et ainsi agencer entres eux les différents morceaux qui constitueront le dessus et la doublure de la chaussure (appelée tige). 


l'atelier du cordonnier - la claque
photo (c) JM Bergougniou
l'atelier du cordonnier - les formes
photo (c) JM Bergougniou
l'atelier du cordonnier - les formes
photo (c) JM Bergougniou
Le cordonnier va alors procéder à l’éclatement du dessin réalisé sur la coquille et ainsi mettre à plat les différentes pièces constituants la tige. C’est ainsi qu’on obtient les patrons des différentes pièces.

 il existe plusieurs types de forme selon les usages: articulée, monobloc, à glissière, etc. 



l'atelier du cordonnier - les formes
photo (c) JM Bergougniou
Musée de l'outil et des métiers - modèles de claque -
photo (c) JM Bergougniou




La claque pour le dessus de la chaussure, les quartiers pour les côtés, le contrefort pour le talon, la tige, et bien entendu la semelle. 















La semelle est constituée de plusieurs couches, la première de propreté sous le pied, le mur, la première de montage, la trépointe et enfin la semelle.



Tous ce modèles sont découpés dans du papier kraft, dans du carton, dans d'anciens calendriers.





Musée de l'outil et des métiers - gabarits de semelles
photo (c) JM Bergougniou



Musée de l'outil et des métiers - gabarits  cordonnier
photo (c) JM Bergougniou






les brides de sabot ne seraient apparues qu'au début du 20e siècle. Elles vont apporter un meilleur confort en maintenant le sabot au pied.