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mardi 7 juillet 2020

Au musée de l'outil on peut trouver chaussure à son pied

CORDONNIER - BOTTIER - GALOCHIER



Musée de l'Outil - Tinténiac - le cordonnier - banc de cordonnier - 

photo (c) JM Bergougniou

Nous allons suivre les différentes étapes de la fabrication d'une chaussure, ce qui nous permettra de comprendre la raison d'être et l'utilisation des outils que nous vous présentons.

Musée de l'Outil - Tinténiac - le cordonnier - 
photo (c) JM Bergougniou

Pour que la chaussure s'adapte parfaitement à l'anatomie du pied, le cordonnier doit d'abord prendre des mesures ce qui lui permettra de réaliser des patrons ou gabarits, de construire la tige et d'utiliser la forme qui convient.





Musée de l'Outil - Tinténiac - le cordonnier - cirages -photo (c) JM Bergougniou


MESURES DU PIED



Musée de l'Outil - Tinténiac - le cordonnier - 
règle de cordonnier en centimètre, en pied de Paris
et en mesure anglaise photo (c) JM Bergougniou
Le sujet étant debout, les mesures du pied se font à différents niveaux à l'aide :
- d'un papier fort enduit de vaseline pour l'empreinte,
- d'un mètre souple en tissu pour la mesure du tour des pieds.
Cette mesure se fait à trois niveaux : à la base des orteils, c'est le tour de doigts ; au niveau de la cambrure, c'est le cou-de-pied ; de la base du talon au début de la cheville, c'est l'entrée du pied ;
- d'une règle graduée en bois ou compas de cordonnier pour déterminer la longueur du pied.



Musée de l'Outil - Tinténiac - le cordonnier  - les formes - photo (c) JM Bergougniou

FORMES

Autrefois réalisées par des formiers, d'après les mesures indiquées par le cordonnier, elles sont réalisées par le cordonnier lui-même. Il utilise des outils de menuisier, comme la scie, la plane, la râpe, le vilebrequin, le compas d'épaisseur…

Musée de l'Outil - Tinténiac - le cordonnier - forme - photo (c) JM Bergougniou

Les formes sont, à la base, des pièces en bois dont les dimensions en longueur, en largeur, en hauteur, en "anomalies" (oignon, cors, par exemple) vont permettre d'adapter parfaitement la chaussure au pied.


Musée de l'Outil - Tinténiac - le cordonnier - forme -photo (c) JM Bergougniou

On distingue, essentiellement, trois types de formes :

- Les formes tout bois, en deux parties, le coin et le corps du pied, qui peuvent être retirées facilement de la chaussure lorsque celle-ci est terminée.

Musée de l'Outil - Tinténiac - le cordonnier - photo (c) JM Bergougniou


Les formes ferrées pour un montage à la semence (petits clous) soit au niveau de toute la semelle (forme ferrée plein), soit au niveau de l'emboîtage (forme ferrée talon), soit, enfin, pour les chaussures de dame, au niveau de l'emboîtage et de la cambrure (forme demi-fer).

- Les formes articulées, permettant d'enlever la forme et de la remettre après couture.

Quelle que soit la chaussure à fabriquer, on retrouve, pour ce type de forme, les quatre parties de la chaussure. Nous ne parlerons que de la forme "tout bois", en deux parties.


Forme particulière





Musée de l'Outil - Tinténiac - le cordonnier - forme pour un pied-bot 
photo (c) JM Bergougniou

Il semble que ce soit une forme avec des ajustements. Par contre, il n'y a que l'avant de la chaussure, aucun élément pouvant faire penser qu'une cambrure et un emboîtage aient pu exister. Enfin, la partie antérieure (bout dur) est particulièrement relevée, ce qui pourrait faire évoquer une forme de galochier. La semelle en bois est, en effet, beaucoup plus relevée à son extrémité antérieure que la semelle en cuir. Tout cela n'est que supposition et demande confirmation par un professionnel.

Forme, embauchoir, maquette

Musée de l'Outil - Tinténiac - le cordonnier - gabarit 
photo (c) JM Bergougniou

PATRONS ou GABARITS


Un patron ou gabarit est la réalisation en papier fort, grandeur nature, des différentes pièces qui vont constituer la chaussure, suivant les mesures prises au préalable. Elles permettent de découper le cuir suivant les dimensions voulues pour préparer la tige.




Musée de l'Outil - Tinténiac - le cordonnier - gabarit
photo (c) JM Bergougniou
Ils sont réalisés par application sur la forme en bois, suivi d'un découpage au tranchet. Le cordonnier peut utiliser un compas de proportion.

Musée de l'Outil - Tinténiac - le cordonnier - gabarit 
photo (c) JM Bergougniou


L'application du gabarit sur le cuir permet de réaliser le traçage des différentes parties qui vont constituer la tige (et, ultérieurement, d'autres pièces comme le bout-dur, les contreforts…) : pour cela, on utilise la rainette, le compas à rainette ou à pointes sèches, de préférence à secteur.











TIGES

Musée de l'Outil - Tinténiac - le cordonnier - chaussure au montage

photo (c) JM Bergougniou

La tige correspond à l'ensemble des pièces qui couvrent le pied. Ses caractéristiques correspondent à l'anatomie du pied précisée par les mesures effectuées précédemment. Le choix de la forme qui va permettre le montage devra être en tout point conforme à cette anatomie.

Musée de l'Outil - Tinténiac - le cordonnier - chaussure au montage
photo (c) JM Bergougniou


La fabrication de la tige fait appel à des techniques de coupe, de couture, d'emboutissage, de collage …

La coupe des cuirs, après traçage, est réalisée essentiellement au tranchet qui permet d'obtenir des lignes courbes, contrairement au couteau mécanique, au couteau à pied, utilisés, surtout, pour obtenir des bandes de cuir (pour la trépointe, éventuellement). On utilise également des emporte-pièce à frapper pour la préparation des semelles, des sous-bouts…

Musée de l'Outil - Tinténiac - le cordonnier et son pied 
sorte d'enclume - photo (c) JM Bergougniou




La couture est réalisée avec une alène, une soie de sanglier et, à partir de la première moitié du XIXe siècle, à l'aide d'une machine à coudre.

Le perçage des trous, la pose des boutons et des Oeillets font appel à des pinces ou à des "machines".

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