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mercredi 21 août 2024

SWEET au Musée de l'Outil oubli perte

SWEET oublié au Musée de l'Outil 

Un sweet a été oublié au Musée de l'outil et des métiers de Tinténiac le 20 août 2024 (peut-être une famille venue du Finistère)

Prière de contacter le musée musee.outil.tinteniac@gmail.com





samedi 17 août 2024

Le 31 août 2024 le Musée de l'Outil sera au Comice agricole à Pleugueneuc Dombasle fourche enclume exposition

Le 31 août 2024 le Musée de l'Outil sera au Comice agricole à Pleugueneuc


Affiche réalisée par JOUB
L’Ille-et-Vilaine a été dans les tous premiers départements à organiser des comices. Ses 43 cantons sont pourvus d’un comice dès le début des années 1850. 
Le comice organisé chaque année par la Société d’agriculture d’Ille-et-Vilaine dans un cadre départemental se tient à Rennes en 1849, à Vitré en 1850, à Fougères en 1851, à Pleugueneuc, fief de la famille de Lorgeril, en 1852, à Bains-sur-Oust près de Redon en 1853. 

Collection Musée de l'Outil et des Métiers Tinténiac © JM Bergougniou
Pour permettre au comice de tenir son rôle pédagogique de diffusion de l’innovation, il lui faut attirer le plus grand nombre possible de ruraux, de ces ruraux modestes qui n’ont d’autres sources d’information que celle-ci.   La place que prend le côté festif de la réunion est de ce fait essentielle : il s’agit d’émerveiller tout d’abord afin ensuite de donner à voir, de donner à entendre, de donner à comprendre enfin et surtout.




Avant la Révolution française, il existait ce que l’on appelait des « Sociétés d’Agriculture, des Sciences, des Arts et Belles Lettres » qui permettaient aux plus érudits de se regrouper afin d’échanger et faire fructifier les idées.

En 1788, il est créé un grand prix dont le roi Louis XVI en personne fit une remise officielle au lauréat. Ce fut à cette époque que s’organisèrent les premiers comices agricoles dans la généralité de Paris.

les Comices agricoles sont supprimés en 1793, à cette époque où tout rassemblement, qu’il fût corporatiste ou non, pouvait apparaître comme suspect

Ingénieur agronome et homme politique, Louis de Lorgeril est à l’initiative du premier comice agricole qui s’est déroulé en 1815, dans l’allée de son château à la Motte-Beaumanoir en Plesder.


"Treize communes participeront au Comice le samedi 31 août sur le stade de Pleugueneuc" nous dit Jean-Claude Arribard, coprésident de l’organisation.

Collection Musée de l'Outil et des Métiers Tinténiac © JM Bergougniou

La manifestation sera organisée autour de plusieurs pôles, animation, matériel, animal, restauration ou encore sécurité.





charrue Dombasle © JM Bergougniou
Les bénévoles du musée se relaieront pour présenter le Musée et quelques éléments agricoles des collections dont une charrue Dombasle (qui ne participera pas au concours de labour)






Cette charrue "ordinaire" se compose d'un age (ou flèche), de deux mancherons, d'un versoir droit et d'un avant train formé de deux roues reliées par un essieu. 

charrue Dombasle © JM Bergougniou

Les deux mancherons sont maintenus par une barre transversale. A l'extrémité de l'age, sur sa face supérieure, une pièce métallique oblongue qui est taillé en crémaillière maintient la machine à son avant-train. Ses deux roues en bois sont cerclées par des bandeaux métalliques. Deux montants verticaux fixés sur l'essieu permettent de régler la hauteur de travail ainsi que la direction de la charrue.

Enclume à affuter © JM Bergougniou
L'aiguisage (aussi appelé « affûtage», « émoulage », « remoulage», « affilage», « repassage», « émorfilage» selon l'objet à aiguiser et la technique pour le faire), consiste à donner ou à rendre à une lame un tranchant utile. Il est effectué une première fois à la fabrication de l'outil, puis régulièrement par l'utilisateur ou par un professionnel appelé rémouleur, afin de restaurer le fil de l'outil.

Coffin ou porte pierre à aiguiser © JM Bergougniou
Les pierres à aiguiser sont les outils d'affûtage les plus anciens. Ils consistent en une pierre à aiguiser trempée dans l'eau, sur laquelle la lame est frottée pour aiguiser le tranchant. La technique de frottage dépend de l'aiguiseur.




Fourche en bois © JM Bergougniou

À l'origine, les fourches étaient confectionnées en bois avec une fourche naturelle de la branche d'un arbre, d'où leur nom. Les fourches à trois dents étaient très recherchées. Le cornouiller fournissait les meilleures fourches. Certaines fourches sont réalisées en micocouliers.


Cet outil qui a traversé les siècles est un objet d’un seul tenant, en bois de micocoulier, entièrement fabriqué à la main.


Fourche en bois © JM Bergougniou

 Après le choix des bois, celui-ci est taillé, coupé, on donne ensuite la courbure aux dents en chauffant le bois.  Après le choix des bois, celui-ci est taillé, coupé, on donne ensuite la courbure aux dents en chauffant le bois puis elles sont mises dans un moule pour maintenir leurs courbures et l’écartement. 

Un dernier passage dans un four à bois à l’étouffée pendant 24 heures lui donnera toute sa robustesse et sa flexibilité !

Vous êtes attendus sur le stand du Musée de l'Outil le 31 août à Pleugueneuc.



vendredi 16 août 2024

Laura : une conteuse au Musée Outils Métiers contes légendes découvertes artisanat Tinténiac

Laura : une conteuse au Musée.

Laura DBA conte Jean-Eudes  © JM Bergougniou 


Comment se faire connaître? Comment attirer de nouveaux visiteurs?

 Comment dépoussiérer l'image d'un Musée qui n'évoque que des métiers aujourd'hui disparus?

  Le musée de l'outil © JM Bergougniou 






Chaque outil, chaque métier a une histoire qui lui est propre, une machine à coudre peut évoquer la grève des chaussonniers de Fougères (1906), les trusts de l'industrie américaine de la chaussure, alors que le moulin à blé noir évoquera lui l'histoire de la Bretagne et de sa gastronomie (Moulin de 1883). 

Machine à coudre les semelles "Goodyear"
© JM Bergougniou

L'idée est donc de faire découvrir un métier ancien, un outil au travers d'une histoire, d'un conte et d'emmener les visiteurs dans le rêve et l'imaginaire. 


Quoi de plus rébarbatif qu'une énumération de noms d'outils que les visiteurs à peine sorti du magasin à grains auront oublié. 

Laura nous invite donc à revisiter trois ateliers

les rembourroirs  © JM Bergougniou 

Alors qui aurait pu imaginer que Raymond T., bourrelier de son état, aurait pu percer la robe de la voute céleste avec son rembourroir (outil permettant de tasser le crin lors de la réalisation d'un colleier de cheval)  et de ce fait éloigner celle-ci au-delà de portée des mains humaines? Qui aurait pu penser que la lueur d'une chandelle céleste allait devenir la nuit des étoiles?

Machine à laver  © JM Bergougniou 


Dans l'atelier du serrurier, le conte nous invite à laver notre linge en famille autour d'une vieille machine à laver le linge en bois. Faut-il faire une lessive quand l'eau manque de partout?

Jean-Eudes (que tout le monde méprisait)  se vantait de pouvoir faire pleuvoir alors que tous les habitants privés d'eau invoquaient en vain saints, druides ou faiseurs de pluie pour faire pleuvoir.



Machine à laver  © JM Bergougniou 


 Et lui affirmait haut et fort de sa capacité à faire pleuvoir en utilisant les ultimes réserves d'eau du village pour une lessive de chaussettes dans une machine à laver en bois... 

Et oui la morale comme le dit Jean-Eudes, "c'est qu'à chaque fois qu'on étend du linge, il pleut"

Chez le tonnelier bien sûr un coup de foudre (un foudre étant un tonneau de très grande capacité)... 

un seau pour ses beaux yeux 
© JM Bergougniou 




Pour notre conteuse Laura, le tonnelier n'a d'yeux que pour la belle qui vient commander un tonneau ou un seau. 


Tonneau  © JM Bergougniou 

Troublé notre homme ne voit qu'elle et fixe mal le jonc dans le jable (la rainure dans les douves qui permet de fixer le fond), l'étanchéité n'est plus assurée, le seau fuira et perdra ainsi la moitié de son contenu dans le transport... 

Mais c'est l'espoir de revoir la belle qui reviendra surement faire réparer son seau!

Du jonc pour éviter les fuites
© JM Bergougniou 

Un public conquis qui n'attend que la prochaine ballade contée au musée.







Merci Laura et à bientôt

jeudi 8 août 2024

Le couvreur comment couvrir sa maison Musée de l'outil Tinténiac couvreur

Le couvreur comment couvrir sa maison?

Il est souvent dit que jusqu’au milieu du XIXe siècle, le chaume est le matériau prépondérant en Bretagne pour les toits des maisons paysannes et de leurs dépendances. L’ardoise étant réservée aux manoirs et aux édifices religieux »

L'idée communément admise selon laquelle les toitures sont essentiellement faites de matériaux végétaux avant que les compagnies d'assurance n'aient imposé l'ardoise au xixe siècle est en partie infirmée par des études locales. Dans la région de Janzé, un échantillon de 183 toitures (tous bâtiments confondus) donne 162 toits en ardoise et 21 en matériaux végétaux (gled et paille). Dans la région de Vitré, 99 % des habitations sont couvertes d'ardoise ; l'essauve (= bardeau), la paille et le genêt ne se rencontrent que sur certains bâtiments d'exploitation.

La couverture est souvent un reflet du sous-sol. La Bretagne recèle de nombreuses carrières de schistes de qualité variée mais rentables par le faible coût de la main-d'oeuvre.

Au fur et à mesure que l'on quitte la région de Rennes vers le nord, les couvertures végétales (chaume, jonc et roseau, genêt paille et gled, essente ou essauve) deviennent plus fréquentes. 

Ardoise de Pleugueneuc © JM Bergougniou
L'ardoise et la pierre sont encore bien représentées dans les paroisses de Melesse, La Mézière, Montreil, Vignoc, elles le sont moins à Combourg, Chauvigné, Romazy où existe aussi une importante proportion de couvertures dites en « tuiles rouges ». Enfin, et ce n'est pas le moins intéressant, on observe que de nombreuses toitures sont faites de plusieurs matériaux et que coexistent souvent éléments végétaux et minéraux : tuile et ardoise ou tuile et essauve pour les maisons, paille et tuile pour les bâtiments d'exploitation, ainsi que de multiples autres combinaisons... La région de Penthièvre présente les mêmes caractéristiques : un peu plus de toits minéraux que végétaux pour les habitations, plus de végétaux sur les bâtiments d'exploitation.

Paille de seigle ou de blé, genet, bruyère : le chaume est en fait un terme générique qui regroupe diverses couvertures végétales. Les archives notent aussi l’utilisation de « gled », du jonc ou des roseaux, qu’on trouvait sur les dépendances ou même des habitations modestes.
« Le terme chaume vient du monde agricole, continue la chargée d’études. 


C’étaient les parties des tiges de céréales qui restaient sur les champs après la moisson. Le seigle était cultivé majoritairement en Bretagne, c’était vraiment la céréale paysanne. Le froment l’était uniquement sur les terres les plus riches. » Les bâtiments d’une même ferme pouvaient être couverts de différents végétaux : du seigle pour l’habitation, du genet pour la grange, du blé pour le moulin… Ou même un mélange d’essences sur le même toit.

Marteau de couvreur © JM Bergougniou
Pour poser l’ardoise et la tailler, les couvreurs disposent d’outils spéciaux :
Le marteau de couvreur, appelé aussi assette ou essette. D’un côté, il a une tête pour enfoncer les clous, de l’autre, une pointe pour préparer les trous dans l’ardoise sans la casser, et enfin un tranchant qui sert à couper l’ardoise, et lui donner la forme convenable. Le manche est rond et bien à la main pour ces diverses opérations.

enclume de couvreur © JM Bergougniou
L’enclume vient en complément du marteau de couvreur. Elle est composée d’une sorte de T en fer dont la branche d’équerre se termine en pointe aiguë, qu’on enfonce dans les planches destinées à supporter les matériaux de couverture (voliges) pour la fixer. La table sert alors pour appuyer l’ardoise et la poser pendant la confection des trous, ou la taille avec le marteau.

Arrache-clou © JM Bergougniou
Le tire-clous est employé pour la dépose des ardoises dans les travaux en réparation. C’est une lame de fer mince recourbée à l’une de ses extrémités et munie de dents sur les côtés. Elle permet de passer sous la tête des clous et de les arracher sans détériorer les ardoises qu’ils ont servi à maintenir.

Les outils du couvreur-zingueur :

les couvreurs qui manipulaient le plomb se convertissent en zingueurs. De nouveaux outils apparaissent, comme la plieuse d’établi, sorte de presse qui sert à plier et façonner les feuilles de zinc. Installée directement sur le toit, la plieuse donne la possibilité de fabriquer sur-le-champ les pièces simples et les compléments.

Le procédé de pose du zinc est similaire à celui du plomb : les feuilles sont fixées sur des liteaux par des attaches, encastrées ou soudées à l’étain. À la fin de l’ouvrage, toute soudure voyante est éliminée avec une lime et un grattoir.

Lampes à souder © JM Bergougniou
La lampe à souder est un outil communément utilisé par le couvreur et le plombier. Elle se compose d’un bec brûleur réglable (mèche ou tuyau) relié à un petit réservoir métallique de combustible (pétrole, alcool ou gaz). Des poignées évitent à l’utilisateur de se brûler la main. Comme son nom l’indique, cette lampe sert à pratiquer la soudure.
Le chaume
 
Le chaume est la paille qui reste dans le champ après la moisson. 
Ce matériau disponible partout, ou presque, couvre la majorité des bâtiments à la campagne, jusqu’au 19e siècle. La tradition subsiste de nos jours dans certaines régions, comme la Normandie ou la Camargue. S’il est bien exécuté et régulièrement entretenu, un toit de chaume peut avoir une durée de vie d’au moins 50 ans.

La matière première est cueillie par le chaumier qui la peigne et la calibre pour la rassembler en paquets. On utilise parfois aussi des roseaux. Sur le toit, le couvreur pose les liteaux (ou “condorses”), baguettes horizontales sur lesquelles seront cousus les paquets avec un raphia très fort ou des fils métalliques. Deux personnes interviennent pour la pose : le couvreur, qui place les paquets, et le batteur, qui égalise le niveau en tapant sur la paille avec une batte ou une palette en bois. Pour être le plus étanche possible, le toit doit être très pentu : environ 45°. Avec une couche de 15 à 30 cm d’épaisseur, le toit de chaume garantit une très bonne isolation thermique et phonique.
Au sommet, le chaume peut être scellé dans du mortier. En Normandie, il est remplacé par une terre argileuse très compacte dans laquelle on plante des iris. Mais cette coutume n’est pas uniquement décorative : les rhizomes (racines) des fleurs tissent au fil du temps un réseau de fixation supplémentaire.

L’ardoise
 
L'atelier du couvreur © JM Bergougniou
L’ardoise est très employée à partir du 13e siècle, autant pour les maisons particulières de propriétaires aisés que pour les châteaux et les édifices publics. Cette pierre naturelle est extraite dans des carrières dans les Ardennes ou en Anjou. Les ardoises angevines, d’un bleu presque noir, sont réputées de très bonne qualité et totalement imperméables.




Asse ou assette de couvreur
marteau avec une tête et un tranchant
© JM Bergougniou
Le fendeur, dont les jambes sont protégées par de larges pantalons (des braies) en cuir, se charge de débiter les blocs d’ardoise en feuilles plus ou moins fines en fonction de la qualité de la pierre. L’épaisseur moyenne d’une feuille d’ardoise au 17e siècle est de 8 à 10 mm. Après avoir sélectionné et rassemblé les ardoises en plusieurs catégories, on procède au rondissage : les ardoises sont découpées selon des formes carrées, d’écailles, d’ogives…
 
La pose de l’ardoise

L'atelier du couvreur © JM Bergougniou
La couverture en ardoise, délicate à réaliser, reste coûteuse. Sur le chantier, les ardoises sont examinées une à une par le couvreur : il s’assure de leur qualité en frappant doucement sur chaque pièce. Si une ardoise “sonne” mal, c’est qu’elle présente un défaut : elle est alors mise de côté.

Les ardoises les plus épaisses sont posées en bas de la couverture et les plus fines vers le sommet. Déplacées vers le lieu de pose, elles sont mises en attente sur le liteau (pièce constituant le support de la couverture) ou coincées entre deux voliges.           
Par ailleurs, les voliges jouent un rôle important, puisque ces pièces de bois rectangulaires fixées sur la charpente servent de support à la couverture d’ardoise.

Cathédrale St-Samson Dol de Bretagne
© JM Bergougniou
Les ardoises anciennes en schiste de Pleugueneuc ont servi à couvrir la cathédrale Saint-Samson de Dol-de-Bretagne percée d’un trou, à pureau visible et traces de mortier de scellement

Couvreur Cathédrale St-Samson Dol de Bretagne
© JM Bergougniou



La tuile
Hospices de Beaune © JM Bergougniou

La couverture de tuile est très ancienne ; dès la Grèce antique, son utilisation est fréquente. Les tuiles sont fabriquées de la même façon que les briques : elles sont moulées, mises à sécher à l’abri, puis cuites dans un four par fournées de 10 à 12 000 tuiles pour assurer l’imperméabilité de la future couverture.


Tuile plate accrochage  © JM Bergougniou
Jusqu’au 10e siècle, les tuiles, souvent irrégulières et se juxtaposant mal, sont scellées avec du mortier. Vers la fin du 11e siècle, on invente en Bourgogne les premières tuiles plates avec un rebord à crochet.
Les briques sont aussi un rempart contre le feu. Pour éviter le risque d’incendie, en ville, le remplacement des toitures de chaume par des toits de tuiles est imposé par les municipalités dès le 13e siècle.
 
Plusieurs formes de tuiles
Il existe plusieurs formes de tuiles :
la tuile plate, dont une des extrémités peut être arrondie, ce qui lui vaut selon les régions l’appellation de tuile en écaille ou en queue de castor ;
la tuile canal ou ronde : assez lourde, elle est beaucoup utilisée dans le Sud de laFrance ;
la tuile à crochet et à trou, qui garantit une bonne fixation ;
la tuile à emboîtement : inventée en 1841 par Xavier Gilardoni, c’est une tuile fabriquée selon des méthodes industrielles ;


Tuiles faitières © JM Bergougniou
la tuile faîtière, qui est posée sur le faîte, c’est-à-dire le sommet ; elle relie les deux pans du toit et sa forme est allongée et arrondie.


La pose des tuiles

Les tuiles sont fixées sur des crochets, grâce à des clous, ou posées (surtout au niveau du faîtage) sur du mortier frais. Les tuiles sont posées par un "couvreur de tuiles". Celui-ci sait aussi bien manier le marteau, pour clouer les tuiles, que la truelle : les tuiles du faîte du toit doivent être liées au mortier. D’ailleurs, certains couvreurs sont également maçons.


Tuile plate  © JM Bergougniou
Les tuiles faîtières sont fixées à l’arête du toit et sur le rebord des murs pignon avec du mortier. Les autres tuiles sont soit clouées sur les chevrons, soit posées par chevauchement partiel. Selon la pente du toit, on emploie des tuiles canal, posées dessus dessous, ou des tuiles à crochet et à trou, pour les clouer afin qu’elles ne glissent pas dans le cas d’un toit à pente forte. Si des tuiles s’envolent en cas de tempête, il est facile de les remplacer ponctuellement.

Une dimension esthétique
Les tuiles peuvent être décorées et colorées. Divers procédés sont mis en œuvre :
on cuit les tuiles à four fermé pour obtenir une nuance noire ;
on effectue un appel d’air pour obtenir une belle couleur rouge ;
on les glace avec du plomb ou on les émaille de noir, de jaune, de vert ou de bleu.
Les tuiles peuvent aussi passer entre les mains d’un potier qui dessine un motif avec un liquide à base de plomb dont l’utilisation est dangereuse et toxique. Puis les couvreurs disposent les tuiles sur les toits afin de composer des motifs géométriques abstraits ou figuratifs, comme c’est le cas aux Hospices de Beaunes en Bourgogne.
Dès le 13e siècle, les toitures des abbayes, hôpitaux, châteaux, voire des demeures aristocratiques urbaines prennent l’apparence de véritables tapis aux motifs de losanges ou de fleurs de lys. Les tuiles alternent parfois avec d’autres éléments décoratifs comme des mascarons, des acrotères ou des frises.

Sur la commune de Québriac 
il apparait dans les délibérations du conseil municipal entre 1838
et 1848 le droit accordé aux habitants d’y extraire « des terres pour la façon des tuilles »: « Le Conseil […] a aussi imposé une rétribution d’un Franc pour chaque fournée de tuile dont les matériaux tant pour la façon que pour la cuisson seraient pris sur les propriétés communales ».

la première mention de l’activité tuilière apparaît lors d’une délibération en date du ventôse an XV de la République (1806) :
« Le conseil municipal refuse à l’unanimité la cession d’une lande dite de Tanouarn, située à la Pivaudière, considérant qu’il existe une fabrique de tuiles et briques servant non seulement à la commune de Québriac, mais
encore à 40 communes circonvoisines, et estimant que la cession particulière de ce terrain entraînerait la fi n de cette fabrique et serait très préjudiciable aux indigents »
signé Julien Frété, Maire.
Un peu plus tard des délibérations du conseil
municipal de Québriac du 8 décembre 1839 et 7 juin 1840 portent sur un confl it lié à l’annexion illégale d’un des terrains communaux du village de Ringadan par un de ses habitants. Suite à l’apparition d’un conflit, le conseil municipal prend position et affirme le caractère commun de ce terrain prenant pour preuve la présence des débris d’un vieux four

En Québriac toujours à La Pivaudière se trouvait une ancienne carrière qui a été exploitée durant de nombreuses années.

La lauze



L'atelier du couvreur © JM Bergougniou
La "lauze" est la technique qui consiste à réaliser une couverture avec des tuiles de pierre de natures diverses. Elle est très présente dans les régions de montagne où le bois et le chaume se font rares.

Dans certaines régions, on parle de "laves", mais il ne s’agit pas de pierres volcaniques. Leur nature dépend des carrières présentes dans la région. Le calcaire et le grès sont très utilisés dans le Centre et l’Ouest de la France. On trouve plutôt du granite, du schiste ou du gneiss dans les régions de montagne et de l’Est de la France.

Schistes de Pleugueneuc © JM Bergougniou
Contrairement à l’ardoise qui peut être débitée en feuilles très fines, les lauzes sont plus épaisses, et donc plus lourdes, ce qui nécessite des charpentes particulièrement solides. Les toits en lauze durent longtemps, résistent bien au feu et aux intempéries, mais protègent mal du froid.

Sources 
BnF
Lena Gourmelen, L'ardoise en Bretagne : Une histoire, des hommes, des savoir-faire, 
L'écho québriacois

mardi 6 août 2024

Les outils du couvreur-zingueur : la lampe à souder musée outil et des métiers Tinténiac

Les outils du couvreur-zingueur : la lampe à souder

le manuel du couvreur ardoisier © JM Bergougniou
les couvreurs qui manipulaient le plomb se convertissent en zingueurs. De nouveaux outils apparaissent, comme la plieuse d’établi, sorte de presse qui sert à plier et façonner les feuilles de zinc. Installée directement sur le toit, la plieuse donne la possibilité de fabriquer sur-le-champ les pièces simples et les compléments.

Le procédé de pose du zinc est similaire à celui du plomb : les feuilles sont fixées sur des liteaux par des attaches, encastrées ou soudées à l’étain. À la fin de l’ouvrage, toute soudure voyante est éliminée avec une lime et un grattoir.


lampes à souder © JM Bergougniou
La lampe à souder est un outil communément utilisé par le couvreur et le plombier. Elle se compose d’un bec brûleur réglable (mèche ou tuyau) relié à un petit réservoir métallique de combustible (pétrole, alcool ou gaz). Des poignées évitent à l’utilisateur de se brûler la main. Comme son nom l’indique, cette lampe sert à pratiquer la soudure.

dimanche 4 août 2024

Musée de l'Outil et des Métiers Tinténiac Ille et Vilaine Bretagne

À Tinténiac, le succès inattendu du vide musée

Ouest-France

Publié le 02/08/2024 à 10h03

Le Musée de l’outil et des métiers de Tinténiac (Ille-et-Vilaine) mène une opération pour le moins originale : un vide musée.

Jean-Michel Bergougniou dans la réserve du musée. | OUEST-FRANCE


À l’origine de la manœuvre originale du Musée de l’outil et des métiers de Tinténiac (Ille-et-Vilaine), une raison toute simple. « Le musée a accumulé des milliers et des milliers d’outils et d’objets divers depuis une quarantaine d’années, expose Jean-Michel Bergougniou, président de l’association du Musée. Ça prend beaucoup de place et ça n’a pas beaucoup d’intérêt de présenter des outils en des dizaines d’exemplaires ; d’autant que beaucoup sont inutilisables, rouillés. »

Une réserve « remplie du sol au plafond ! »

la réserve du musée © JM Bergougniou

Les responsables de l’association ont donc décidé, il y a quelques semaines, d’organiser un vide musée en proposant de nombreux outils. « Des objets qu’on ne présentera jamais. Les outils sont vendus à l’unité, on propose également des caisses. Nous sommes très surpris du succès que nous avons eu, on ne s’y attendait pas ! » Les curieux sont au rendez-vous, intrigués de connaître la raison de cet événement. « Il faut dire que notre réserve était, sur la moitié de sa surface, remplie du sol au plafond, et il est haut ! »

Joli pichet © JM Bergougniou

Si certains ont acheté des outils pour leur utilité première, de nombreuses pièces ont été acquises pour une nouvelle utilisation. « C’est le cas des artistes qui travaillent le métal. On a des objets très intéressants pour eux », développe Michel Bergougniou. Yolaine Gautier, de l’association, y voit aussi un autre intérêt : « La condition pour acquérir quelque chose, c’est d’adhérer à notre association. Cela nous permet de nous faire connaître, de créer un réseau et de rencontrer des artistes qui réinventent de nouvelles utilisations à nos objets. »

Une presse à lithographie chez deux imprimeurs

Ainsi parmi les objets qui ont trouvé preneurs, on retrouve la presse à lithographie, qui a longtemps été présente dans le syndicat d’initiative. « Là aussi, on n’avait pas de place et elle s’abîmait. On a trouvé deux imprimeurs de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) qui étaient intéressés, elle est partie. »

 Vieux étains © JM Bergougniou
Et pour les objets qui ne retrouveront pas de seconde vie, direction la ferraille. « On vend ça au poids, ça alimente un peu notre caisse », précise le président.

Le Musée continue son opération, certains objets sont toujours disponibles. 


Ouvert tous les jours  de 10 h 30 à 12 h 30 et de 14 h 30 à 18 h. 

Adultes, 5 € ; ados, 3 € ; gratuit pour les moins de 12 ans.