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dimanche 1 septembre 2019

Tinténiac Musée de l'Outil et des métiers Bretagne Ille et Vilaine

Le Musée de l'Outil et des métiers de Tinténiac : "la belle ouvrage".


En bordure du canal d’Ille-et-Rance, pour profiter des transports par péniches., dans les anciens bâtiments en bois construits dès la fin du XIXe siècle par des négociants en grains qui y stockaient engrais et intrants agricoles, le Musée de l’Outil et des Métiers retrace au travers d’outils et machines le travail des artisans ruraux qui, pendant des siècles, ont participé à la vie économique des bourgs et aux progrès techniques, par leur savoir-faire.



11 métiers et plus de 3000 outils qui permettent de faire revivre les techniques ancestrales des artisans : serrurier, forgeron, maréchal-ferrant, menuisier, charron, bourrelier, cordonnier, sabotier, cerclier, tonnelier, cordier, atelier de fabricants de moulins à blé noir de Louis et Roger Hamon, collection de moulins à blé noir, et à café. 


le ban à rais photo (c) JM Bergougniou
Les bâtiments du Musée de l’Outil et des Métiers de Tinténiac sont divisés en plusieurs espaces. Divers ateliers sont présentés, reconstituant l’ambiance de l’époque avec l’ensemble des outils nécessaires, les machines utilisées et les pièces réalisées à différents stades de leur fabrication. 


Machine à coudre photo (c) JM Bergougniou

Ainsi, l’atelier du bourrelier montre la couture à la main et la fabrication du collier de cheval ; pour le charron, la fabrication de la roue; avec l'atelier de Louis et Roger Hamon vous découvrirez la fabrication du moulin à blé noir qui moulu servira à réaliser les galettes.

Les artisans n'étaient pas que des ouvriers, ils étaient formateurs et enseignaient les apprentis qui devenaient des compagnons, ces derniers faisaient fréquemment le tour de plusieurs patrons pour bien apprendre le métier et les méthodes de chacun, c’est ensuite qu’ils devenaient artisans, la boucle était bouclée.


le dire c'est bien, le fer c'est mieux! photo (c) JM Bergougniou

Une visite est toujours un voyage dans le temps pour découvrir, ou redécouvrir, les métiers qui faisaient vivre tous les bourgs des campagnes.

Il ne paie pas de mine ce musée situé dans l'ancien magasin à grains le long du canal, le dernier commerçant fut Emile Cotto qui cessa son activité en 1980. La municipalité alors rachète les locaux situés au bord du canal d'Ille et Rance.

Le musée de l'outil et des vieux métiers renferme des trésors rares.


Dominique Provost au musée photo (c) JM Bergougniou

La collecte commence dans les années 1950. C'est avec patience , qu'entouré d'anciens artisans, dont les rangs sont de plus en plus clairsemés, que Dominique Provost a réuni une collection absolument extraordinaire d'outils anciens : des milliers d'instruments en bois, métal, en cuir, des machines à coudre...


l'enclume photo (c) JM Bergougniou
Mis en scène dans des ateliers reconstitués avec soin, ils font découvrir les techniques, les réalisations, l'art de ces artisans présents dans tous les bourgs de nos campagnes et dans les villes avant le moteur à explosion, l'industrialisation, le modernisme et l'électricité ne viennent les faire disparaître
« Si quelqu'un qui connaît le métier vient, il peut s'installer et travailler. Il y a tout ce qu'il faut. On a l'impression que le cordonnier est parti boire un coup au bistrot d'à côté et qu'il va revenir »


création d'une chaussure  photo (c) JM Bergougniou

L'atelier du cordonnier est particulièrement remarquable, avec des travaux commencés et des « réclames » de l'époque. On y découvre les chaussures, les galoches, les brodequins, les formes, les semelles, les ébauches, le cuir, les fers, la maille.


le godillot, la maille et la marguerite photo (c) JM Bergougniou

En Bretagne qui ne connait la chanson

"sont sont les gars de Locminé qu'ont de la maillette sans dessus dessous, sont sont les gars de Locminé qu'ont de la maillette dessous leurs souliers."

La maille ou maillette sont de petits clous qui, comme les fers, permettaient d'éviter l'usure trop rapide des semelles, et assuraient une bonne adhérence en tous terrains.

On en apprend sans cesse sur l'utilisation des outils mais aussi sur tout ce qui faisait la richesse et le savoir-faire des artisans.
Des noms à faire rêver qui se sont perdus
Si les vitrines renferment des merveilles, on sera ébahi par la diversité des noms pour des outils qui, à première vue se ressemblent tous.


le serrurier photo (c) JM Bergougniou

Par exemple, dans une vitrine une multitude de compas : du « maître à danser » qui mesure l'intérieur et l'extérieur, au grand compas en fer forgé, en passant par le compas d'horloger on va découvrir le compas d'épaisseur, le compas de tonnelier, les compas d'intérieur droit, à ressort, ceux pour réduire en largeur la douelle, le compas de rapport, le palmier, pieds à coulisse, trusquins et autres roulettes.



le serrurier photo (c) JM Bergougniou

Du compas au tonneau
Ce sont nos ancêtres les Gaulois qui, dit-on, auraient inventé le tonneau.


Chez le tonnelier, on connait fûts et barriques, baquets et seaux, mais qui connait la velte qui servait à mesurer la quantité de cidre dans les tonneaux? L'atelier du tonnelier présente ainsi un spécimen de fût de plus de 1 100 litres.
Conserver un liquide est difficile quand les quantités sont importantes, jarres et amphores montrent leurs limites quand les agriculteurs commenceront à produire du cidre, du vin, de la bière.

Le Tonnelier fabrique également des barils, des barillets pour le vinaigre ou des salaisons mais encore des cuves à lessiver, des barattes à beurre et bien d’autres choses encore.


le tonnelier photo (c) JM Bergougniou

La fabrication des tonneaux n’a guère évoluée depuis plus de 2000 ans. Pour confectionner un tonneau, le tonnelier a besoin d’une vingtaine de « douves ou douelles » façonnées dans des merrains, (bois de chêne découpées en planche) séchées pendant deux ans environ. Réunies en couronne, les douelles sont ceinturées et trempées pendant une ou deux nuits pour leur donner la courbure souhaitée.
Ensuite, il faudra chauffer le bois pour serrées les douelles à l’aide du bâtissoir puis les cerclées avec du baliveau de châtaigner et lié avec de l’osier comme auparavant. Aujourdhui, le cerclage se fait avec des feuillards qui sont rivetés.
Pour ce faire le tonnelier emploiera différents outils : l’herminette ou asse, le bâtissoire ou cabestan, la bondonnière, le tire fond, le cauchoir, le chien ou tire, la colombe, le banc, la plane droite ou courbe, la curette, le maillet, le racloir, le trusquin, la varlope, le jabloir ou rat, le com.pas…

Le bourrelier

le cbourrelier les outils (c) JM Bergougniou



Les chevaux étaient présents en ville comme à la campagne, les transport se faisait en diligence, en charette, en char à banc, le labour, le débardage, le halage avec des chevaux. Collier, selles harnais, oeillères, lanières, rênes, licol et bricole étaient l'oeuvre du bourrelier.


le bourrelier les rembouroirs
photo (c) JM Bergougniou

Dans l'atelier du bourrelier on va découvrir comment fabriquer un collier, comment le remplir avec un bourroir. Du fil et des aiguilles, des alènes, du cuir et du bois et ces grosses bobines de ficelle en papier. En effet, pendant la Seconde Guerre mondiale et dans les années qui ont suivi, face à la pénurie, on fabrique de la ficelle et même de la corde avec du papier.


le charron le moyen photo (c) JM Bergougniou


Le musée présente une multitude d'autres choses. On y retrouve d'autres métiers : serrurier, maréchal-ferrant, forgeron, ferblantier, charron, menuisier, cerclier, tonnelier, sabotier, cordier, travail du lin. Au total, 3 000 outils au bas mot.


le charron le banc à fabriquer les rais  photo (c) JM Bergougniou

Petit musée sur la vie locale pour découvrir un passé pas si lointain. Il nous permet de revivre les techniques ancestrales des artisans : serrurier, forgeron, maréchal-ferrant, charron, bourrelier, cordonnier, sabotier et sa formidable collection de 1925, cerclier, tonnelier.



le cordonnier et le cirage photo (c) JM Bergougniou
Des objets insolites se rencontrent à foison comme une brosse à cirer le parquet, des pinces à sucre utilisées dans les commerces pour casser les pains de sucre de plusieurs kilos.  
Tous ces métiers qui se pratiquaient à échoppe ouverte contribuaient à l'animation des rues et leur évocation recrée l'ambiance d'un gros bourg actif jusqu'au début du siècle.

du fil à coudre photo (c) JM Bergougniou
A la question de savoir combien d'outils différents le musée renferme, Dominique Provost, le créateur du musée, avoue : « Des milliers, sûrement, mais je ne sais pas plus précisément. » Une collection impressionnante.
Le musée est organisé en une bonne dizaine d'ateliers où les différents métiers sont représentés avec les outils, les machines, des documents tout comme des contrats de travail, d'apprentissage... 


l'atelier su serrurier photo (c) JM Bergougniou

On trouve ainsi le bourrelier, le maréchal-ferrant, le charron, le tonnelier, le cordier, le ferblantier, le sabotier, le cordonnier, le travail du chanvre et du lin, la fabrication des moulins à sarrasin...

les pinces à sucre.
Quatre modèles sont exposés. Elles étaient utilisées dans les commerces pour casser les pains de sucre de plusieurs kilos. « C'était utilisé avant la création du sucre en pierre, vers 1914. » La grosse pince ressemble à des fers. À la maison, pour recasser les morceaux achetés, on prenait d'autres pinces qui ressemblaient à des sécateurs. La plus ancienne au musée, une belle pièce en fer forgé, date de la fin du XVIIIe siècle.


le cordonnier les modèles de semelles photo (c) JM Bergougniou

Des poids et des mesures

Nous sommes habitués au mètre, au kilo; au litre... l'occasion de se faire une idée des mesures utilisées sous l'Ancien Régime. Il y avait la ligne qui correspond à 2,255 mm du système métrique ; 12 lignes égalent un pouce et 12 pouces un pied. Mais attention : le pied variait selon les régions. Celui de Champagne était de 33 cm, celui du Piémont, de 51 cm et des poussières.
« Ces mesures n'ont pas complètement disparu. Aujourd'hui, les cadrans de montres ou d'horloges sont toujours calculés en lignes et en pouces. Et bien souvent, elles ont été utilisées par les artisans jusque dans les années 1950-1960. »





J'aime la galette savez-vous comment?

Après le décès de M. Roger Hamon, que André Gaucheron avait rencontré fin des années 1980, la famille a proposé au Musée de l’outil et des métiers de Tinténiac la totalité du matériel et de l’outillage qui composait l’atelier du fabricant de moulins à blé noir à Plougueneuc, sans doute le dernier fabricant de ces moulins. 



C'était l'occasion de mettre en place au musée un nouvel atelier, celui de la fabrication des moulins à blé noir où l’on peut voir toutes les machines nécessaires à leur réalisation, les différentes étapes de fabrication ainsi qu’une collection de ces moulins. Certains sont signés, beaucoup sont anonymes. Tous ces éléments permettent de faire une exposition qui est peut-être unique ; en effet, les ateliers de fabricants de moulins à blé noir, recensés par M. André Gaucheron, ont disparu depuis longtemps.

Le Musée peut présenter une exposition « Autour du Blé Noir » (semer et récolter du blé noir, exposer les fléaux qui servaient au battage, ramassage de la graine, obtention de la farine avec ces moulins spécifiques, fabrication de la galette de sarrasin).


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