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lundi 9 septembre 2019

Le musée de l'outil et des métiers était présent au Forum des associations de TINTENIAC 2019

Le musée de l'outil et des métiers était présent au Forum des associations de TINTENIAC 2019

Jean installant le stand photo (c) JM Bergougniou



 « Comment a-t-on pu imaginer de faire tenir un liquide dans un montage de morceaux de bois fort difficile à assembler ? Mais la barrique est bien une invention de poètes, l'imagination d'un peuple de rêveurs, insoucieux du temps et de la vie pratique, nos ancêtres les Celtes. »








En 2018 au forum, le musée de l'outil avait présenté les fers à repasser. En 2019 dans la continuité de l'exposition temporaire au syndicat d'initiative, le musée a présenté les outils du tonnelier.



seau et joncs servant de joints pour les fonds
de barriques photo (c) JM Bergougniou

Le tonneau est connu en Europe depuis plus de 2 000 ans, inventé par les Gaulois. Il servit d'abord à stocker des produits solides comme les grains, les salaisons ou même les clous, mais également des liquides par la suite (vin, bière, cidre, eau) ; l'étanchéité du récipient s'étant améliorée avec le savoir-faire.

Les fabrications des tonneliers étaient nombreuses : baquets, bailles, baignoires, barattes, barils, barillets, cuveaux, seaux, seillons, hottes, machines à laver, sorbetières... et bien sûr tonneaux


Outils du tonnelier photo (c) JM Bergougniou
outils du tonnelier photo (c) JM Bergougniou
Le tonnelier de village était pratiquement le seul à fabriquer des tonneaux ou à réparer les vieux fûts des vignerons. Il était payé à la pièce. Un des derniers à avoir fabriqué des tonneaux à Tinténiac fut un des frères Réhault.

rabot pour les fonds photo (c) JM Bergougniou

Le tonnelier utilise le plus fréquemment du chêne pour la fabrication d'un tonneau. Le bois est d'abord préparé par un merrandier en douelles, qui seront assemblées, chauffées et resserrées à l'aide de cercles en fer. Sont ensuite insérées les pièces de fond, puis le trou de bonde et de broquereau percés. Les principales étapes de la fabrication d'un tonneau sont ainsi le dressage, le trempage, le cintrage, le cerclage, le rognage-rainurage, la pose de la bonde.




photo (c) JM Bergougniou
Les outils sont variés et les noms peuvent varier selon les régions. On va ainsi retrouvé des herminettes, des asses, des gouges, des planes, des doloires, des curettes, des jabloirs, des départoirs, des mailloches, des coutres, des ballaires, et bien d'autres encore.






photo (c) JM Bergougniou
La douelle avec un rectangle, épais au centre, s'amincissant progressivement jusqu'aux extrémités. Pour joindre ces douelles ensemble, il va falloir travailler les côtés. Le seul moyen pour qu'elles se joignent est d'une part, d'en réduire progressivement la largeur aux extrémités, en débutant au centre, comme on l'a fait pour l'épaisseur, d'autre part, de les tailler en biseau. 



photo (c) JM Bergougniou
Le biseau, appelé le clain, va permettre aux douelles de rester en contact à l'intérieur, alors qu'à l'extérieur va persister un espace, la serre, qui disparaîtra au moment du cerclage.

La réduction de la largeur se fait sur le charpi avec la doloire. Le tonnelier peut également utiliser le banc d'âne ou "selle à tailler". Il s'agit d'un étau sur lequel l'artisan s'assied, place la douelle sous l'étau qu'il maintient fermé en appuyant de ses pieds sur une traverse située sous le banc. Toujours en partant du milieu de la douve, il en réduit la largeur avec une plane.

photo (c) JM Bergougniou
Pour affiner son travail, le tonnelier utilise, ensuite, la colombe. C'est une immense varlope reposant sur 3 ou 4 pieds, fer au-dessus. Mais, contrairement à l'utilisation habituelle d'un rabot, il déplace la douelle, en l'appuyant plus ou moins fort, sur le fer. Avec cet outil, il va pouvoir parfaire la largeur de la douelle et créer le clain. Pour que celui-ci soit constant d'une douelle à l'autre, il peut utiliser un gabarit, encore appelé calibre ou crochet. Ce gabarit permet, également, de vérifier la courbure donnée avec la plane dans la largeur de la douelle.


photo (c) JM Bergougniou

une petite goutte?  Clés pour fermer
les Champleures
photo (c) JM Bergougniou
Après avoir réalisé les douelles, le tonnelier s'occupe du traversin avec lequel il va réaliser les fonds. Sur le charpi, il travaille la surface extérieure avec la doloire, laissant la surface intérieure en l'état. Il vient, ensuite, sur la colombe pour dresser les côtés dans l'épaisseur. Ici, bien sûr, il n'est pas besoin de biseau. Bien au contraire, le côté doit être parfaitement droit pour "coller" à la planche voisine.

Henri en phase de tests photo (c) JM Bergougniou

L'assemblage des douelles est réalisé en utilisant un cercle de jable et un cercle de bouge. Le tonnelier place les douelles côte à côte à l'intérieur du cercle de jable. Si la première et la dernière se chevauchent, il en prend une plus étroite ou rétrécit la dernière sur la colombe. Inversement, s'il y a un espace entre ces deux douelles, il en prend une plus grande. Il obtient, ainsi, un tronc de cône. Il vérifie que toutes les douelles sont parfaitement jointives. Si nécessaire, il remet sur le banc d'âne et la colombe les douelles à retoucher. Il retourne, ensuite, toutes les douelles et les contrôle, les ajustent de la même manière. Pour les assujettir au mieux entre elles, il les frappe au marteau, dessus et à l'intérieur. Puis, il place le cercle de bouge supérieur qui va consolider l'ensemble. Avec quelques nouveaux coups de marteau, il les fait "ferrer".


A découvrir au Musée de l'Outil et des Métiers - 5 quai de la Donac- 35190 - Tinténiac 

Sources :

https://www.arcoma.fr/fr/outils-d-antan/

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