Collecter pour sauvegarder
Dans la lignée des écomusées conçus selon les théories de Georges-Henri Rivière ces cinq établissements ont voulu placer les hommes et leur histoire au cœur de leur structure. Mais ces musées vont bien au-delà de la simple contextualisation de leurs collections, ils font de leur conservation et leur mise en valeur le cœur de leurs préoccupations.Les anciens magasins à grains
Le patrimoine est un bien commun à tout un groupe ou une civilisation, qui est transmis pour assurer la cohésion de ce groupe au travers d’une Histoire commune, et lui permettre à son tour de le transmettre en l’ayant enrichi, modifié et parfois détruit selon les besoins ou les modes d’une époque. Le patrimoine est un bien matériel ou immatériel et surtout le symbole d’une culture au sens d’une « civilisation ».
le musée © JM Bergougniou
En bordure du canal d’Ille-et-Rance, pour profiter des transports par péniches, dans les anciens bâtiments en bois construits dès la fin du XIXe siècle par des négociants en grains qui y stockaient engrais et intrants agricoles, le Musée de l’Outil et des Métiers retrace au travers d’outils et machines le travail des artisans ruraux qui, pendant des siècles, ont participé à la vie économique des bourgs et aux progrès techniques, par leur savoir-faire.
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mécanisme de l'ancienne horloge de l'église de Tinténiac © photo JM Bergougniou |
Les artisans n'étaient pas que des ouvriers, ils étaient formateurs et enseignaient les apprentis qui devenaient des compagnons, ces derniers faisaient fréquemment le tour de plusieurs patrons pour bien apprendre le métier et les méthodes de chacun, c’est ensuite qu’ils devenaient artisans, la boucle était bouclée.
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Peut-être qu'il ne paie pas de mine ce musée situé dans l'ancien magasin à grains le long du canal, le dernier commerçant fut Emile Cotto qui cesse son activité en 1980. La municipalité alors rachète les locaux situés au bord du canal d'ille et Rance. Les bâtiments furent remaniés à plusieurs reprises mais la structure ancienne perdure.
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La collecte commence dans les années 1950. C'est avec patience, qu'entouré d'anciens artisans, dont les rangs sont de plus en plus clairsemés, que Dominique Provost a réuni une collection absolument extraordinaire d'outils anciens : des milliers d'instruments en bois, métal, en cuir, des machines à coudre, des tracteurs et même un rouleau compresseur
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« Si quelqu'un qui connaît le métier vient, il peut s'installer et travailler. Il y a tout ce qu'il faut. On a l'impression que le cordonnier est parti boire un coup au bistrot d'à côté et qu'il va revenir »
la richesse et le savoir-faire des artisans.
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si les vitrines renferment des merveilles, on sera ébahi par la diversité des noms pour des outils qui, à première vue se ressemblent tous.
Dans une vitrine une multitude de compas et d'instruments de mesures :
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four à chauffer les fers
photo (c) JM Bergougniou
Petit musée sur la vie locale et rurale pour découvrir un passé finalement pas si lointain.
Des objets insolites se rencontrent à foison comme une brosse à cirer le parquet, des pinces à sucre utilisées dans les commerces pour casser les pains de sucre de plusieurs kilos.
Quatre modèles sont exposés. Elles étaient utilisées dans les commerces pour casser les pains de sucre de plusieurs kilos. « C'était utilisé avant la création du sucre en pierre, vers 1914. » La grosse pince ressemble à des fers. À la maison, pour recasser les morceaux achetés, on prenait d'autres pinces qui ressemblaient à des sécateurs. La plus ancienne au musée, une belle pièce en fer forgé, date de la fin du XVIIIe siècle.
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Ala question de savoir combien d'outils différents le musée renferme, Dominique Provost, le créateur du musée, avoue : « Des milliers, sûrement, mais je ne sais pas plus précisément.» Un inventaire est pratiquement impossible.
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Si les différents métiers sont représentés avec les outils, les machines, on trouve aussi des documents comme des contrats de travail, d'apprentissage...
Des poids et des mesures
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